ROMAN
Albin Michel
Après avoir publié pour la première fois en France en juin dernier une nouvelle série de M.C. Beaton, Les Chroniques de Bond Street, Albin Michel poursuit la publication de deux autres collections de la romancière britannique à succès, Agatha Raisin, ainsi qu’Hamish Macbeth qui propose cet automne ses quinzième et seizième tomes. Dans Eaux troubles, le policier à la chevelure rousse doit élucider le meurtre d’un ancien toxicomane.
Hamish Macbeth a beau habiter dans un endroit reculé et pour le moins pittoresque de l’Écosse, son petit village de Lochdubh adoré, les quatorze premiers tomes de cette série policière non dénuée d’humour nous ont prouvé que le crime peut se rencontrer n’importe où. Le trafic de drogue également, et Hamish se voit contraint de jouer le rôle d’un gros bonnet afin de faire tomber un baron de la drogue, Jeremy White. Il sera aidé en cela par l’inspectrice-chef Olivia Chater.
On aime chez M.C. Beaton ce talent pour situer ses histoires policières dans le nord des Highlands avec ses décors typiques, comme dirait votre agent de voyage: les cottages blanchis à la chaux, la bruyère et la lande sauvage. Mais dans cette zone de montagne que sont les Highlands, les événements et les enquêtes évoluent parfois aussi rapidement que la météo. Eaux troubles mélange une fois encore suspense, humour, sans oublier de glisser quelques piques au monde moderne. Dans le tome 16, Ménage de printemps qui sort au même moment, les écologistes en prennent d’ailleurs pour leur grade lorsqu’un éboueur est promu responsable environnement et devient « dictateur rabougri ». Visionnaire, M.C. Beaton ? L’ouvrage a été publié il y a vingt ans au Royaume-Uni. La romancière critique par ailleurs discrètement les urbains incarnés par l’inspecteur Jimmy Anderson. « Dans votre trou paumé, au milieu de vos moutons, vous ne voyez pas grand chose de la vraie vie », lance-t-il à Hamish qui prend cette remarque (et la vie en général) avec philosophie. Mais c’est sans compter sur des trafiquants récalcitrants et même des collègues jaloux !
– Paul Sobrin –