« Réinventer les frontières », c’est le nouveau projet de cette première saison établie par la metteuse en scène Maëlle Poésy, arrivée à la direction du Centre dramatique national en septembre dernier. Un chapitre 2022-2023 qui sera dévoilé en détails le 8 septembre prochain à 19h lors d’une soirée de présentation. Aux côtés de Claire Guièze, directrice adjointe et Kevin Keiss, auteur/dramaturge associé, elle a élaboré ce nouveau projet artistique qui proposera son premier volet dès le 13 septembre avec 7 minutes de Stefano Massini, mis en scène par Maëlle Poésy.
7 Minutes – Photo : Vincent Pontet Coll.Comédie-Française
Créé à la Comédie-Française / Théâtre du Vieux-Colombier en septembre 2021, 7 minutes s’inspire d’une histoire vraie qui relate le combat de onze membres du comité d’usine Picard & Roche pour leurs acquis sociaux. Entre le compromis avec la nouvelle direction (abandonner 7 minutes sur le temps de pause déjeuner pour garder son emploi sans diminution de salaire) et l’intransigeance, le débat est féroce et il va falloir voter, pour soi et pour les deux cents ouvrières de l’usine. Blanche, déléguée du personnel depuis 30 ans, n’accepte pas ce chantage tandis que d’autres préfèrent cela au licenciement économique. Le comité d’usine dispose d’1 heure 30 pour prendre cette décision. Les esprits comme les machines de l’usine tournent alors à plein régime. Et si « le tumulte de notre temps » comme l’écrit Maëlle Poésy dans son édito de saison, se fait entendre dans les débats/combats sociaux actuels, il prend aussi racine dans des blessures passées comme l’illustrera en octobre Istiqlal, mis en scène par Tamara Al Saadi, nouvelle artiste associée au TDB. La pièce nous raconte l’histoire d’amour de Leïla et Julien. La première aimerait en savoir plus sur ses origines irakiennes dont elle ignore tout. Le second veut être reporter de guerre pour raconter le Moyen-Orient aujourd’hui. Istiqlal évoque le déracinement et les traumatismes passés au travers des générations.
Istiqlal – Photo : Christophe Raynaud De Lage
L’autre partie du mois d’octobre sera consacrée à un tout autre sujet puisqu’elle nous transportera dans l’univers de l’écrivaine Anaïs Nin« au miroir », une mise en scène d’Élise Vigier sur un texte d’Agnès Desarthe inspiré des Nouvelles fantastiques et des journaux de l’autrice franco-américaine. Ses nouvelles fantastiques (1928-1931) sont pour Anaïs Nin, auteure « féminine et féministe » comme le dit Élise Vigier, l’occasion d’explorer les thèmes du féminin et du corps, centraux dans son œuvre, mais aussi de la création. Rythmées par la musique de ManuSound et Marc Sens, ces nouvelles, « des situations ordinaires mais qui prennent une ampleur fantastique, soit dans des voyages dans le temps, soit dans des événements inattendus » comme le dit encore Élise Vigier, mettent en lumière différentes facettes d’Anaïs Nin, incarnées par huit comédiennes mais aussi comédiens, en train de répéter les textes.
– Dominique Demangeot –
Théâtre Dijon Bourgogne
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