La nouvelle création de la compagnie PuceandPunez poursuit la réflexion autour d’un théâtre qui mêle les sciences et les histoires intimes. Ici, un coureur-comédien, Philippe Cousin, s’adresse à nous, un coureur… en fin de course et qui sait qu’il va devoir passer le relais.
Photo : Lisa Fritsch
Ce dernier revient sur son passé, entre doutes et victoires, blessures physiques et psychologiques, la peur de l’échec mais aussi l’envie de remonter en selle. La course est vécue ici comme un exutoire, un moyen pour l’esprit de s’échapper, emprunter d’autres chemins de pensée. « Certains chercheurs présupposent que l’homme a commencé à élaborer des concepts en courant », souligne la compagnie PuceandPunez. « Il s’agit de prendre la course, notamment la course de longue distance, comme métaphore de tous ces moments où nous nous efforçons à nous mettre en mouvement. » La course comme un cheminement vers un autre état, une évolution.
Au milieu d’un « mikado de structure métallique », les pensées du comédien vont bon train. Il évoque, accompagné par une musicienne qui pose un rythme comme un cœur qui bat, des épisodes personnels de sa vie, digresse et passe aux origines du marathon, entre autres sujets en lien avec la course à pied. La pièce tire son origine de la propre prédilection de Kathleen Fortin pour la course à pied. « Courir, j’ai commencé parce que j’avais envie de frapper », confie la directrice artistique. « Adolescente, j’avais besoin d’agrandir mon espace. Je l’agrandissais avec mes poings. Faire de l’espace. Et puis on m’a dit : « Va donc courir, tu reviendras quand tu seras parlable ! » Des rouleaux dessinés s’animent aussi, comme un retour à « un archaïsme du théâtre d’image », précise Kathleen Fortin qui fait aussi appel à des marionnettes de papier inspirées de la chronophotographie.
– Dominique Demangeot –
Où cours-tu comme ça ?, Illzach, Espace 110, 10 mai à 20h
espace110.org