Fishbach qui sortait fin février son deuxième opus, Avec les yeux, nouvel album que la chanteuse a pris le temps de polir loin de la ville, dans ses Ardennes d’origine.
Il a fallu en effet cinq années à Flora Fischbach pour donner une suite au remarqué À ta merci. Une nouvelle galette imaginée, conçue et immortalisée dans les Ardennes. Avec son timbre toujours aussi à l’aise dans les basses octaves, Fishbach chemine en douceur, soutenue par des synthétiseurs et des guitares en apesanteur. On retrouve donc chez Flora son attachement à une synth pop qui renvoie invariablement aux années 80, avec des titres comme le chaloupé Presque Beau, le premier single Masque d’Or, par ailleurs l’un des titres les plus dansants du disque, tout comme Démodé qui nous lance lui aussi vers les dancefloors, remis au goût du jour par Clara Luciani, Juliette Armanet, Nolwenn Leroy… Le refrain de Tu es en vie sonne lui aussi très pop (voire variété !), sortant là encore une lourde artillerie pop. Mais la chanteuse, qui a écrit et composé une grande part de ce nouvel album, semble avoir délaissé les ambiances dansantes pour des climats plus apaisés. Avec les Yeux s’appréhende n effet, souvent, avec le cœur. Il suffit d’écouter des ballades comme Nocturne (à la mélodie très eighties, solo de guitare compris) ou Arabesques, piano-voix lunaire, pour s’en convaincre. Le clip de Téléportation, tourné dans les Ardennes bien aimées de la chanteuse, rappelle l’attachement de cette dernière pour la nature, de préférence sauvage. Quitter la Ville ne dit pas autre chose, ballade folk dépouillée et agrémentée de chœurs angéliques. Le bien nommé Nocturne creuse le même sillon pour faire vibrer nos cordes sensibles.