POP SOUL
BMG
Le co-leader des Last Shadow Puppets quitte Los Angeles et revient sur ses terres britanniques pour nous offrir ce nouvel album solo, quatrième disque pour celui qui, à 35 ans, reste un mod dans l’âme.
En 2019, quelques mois avant le black out de la pandémie, Miles Kane publiait un morceau gorgé de bonnes ondes, Blame It On The Summertime, titre hédoniste, ensoleillé, qui d’une certaine manière donnait le la de ce nouvel album. Des couleurs soul, un petit côté Motown assumé de la part du gars originaire de Birkenhead dans le comté de Liverpool. À l’instar du look Northern Soul de Miles Kane sur la pochette, la musique nous ramène dans les années 60, à la grande époque de la white soul, comme sur le cadencé Nothing’s Ever Gonna Be Good Enough, en duo avec Corinne Bailey Rae ou encore Got To Get You Into My Life. La production de Dave Bardon et Oscar Robertson, qui jouent également respectivement de la basse et de la batterie sur le disque, est pour beaucoup dans l’efficacité de ces titres. Les deux jeunes musiciens du groupe de rock psyché Sunglasses For Jams ont apporté tout leur talent. Pour réchauffer les cœurs, rien de mieux que ces cuivres inratables sur l’album, que l’on retrouve à peu près partout. Difficile également de résister à l’enthousiasme rythmique de Tell Me What You’re Feeling ou encore Tears Are Falling qui ouvre l’album, tandis que la joliesse des chœurs et les mélodies sucrées (Constantly, Coming Of Age) rassurent. Miles Kane pose les choses et comme il l’avoue sur ce dernier titre, le bonhomme a grandi ! Le chanteur nous fait aussi part de ses doutes et ses inquiétudes à une époque qui n’est pas, avouons-le, franchement comique.
Mais pas question non plus de se laisser trop aller à la déprime. Don’t Let It Get You Down et Never Get Tired Of Dancing prouvent qu’à l’âge canonique de 35 ans, Miles Kane sait encore faire valser son public. Il a aussi su faire évoluer son chant, moins hurler pour favoriser un certain intimisme. La chanson titre, Change The Show, exorte à prendre les choses en main, et Miles le chante avec une telle conviction qu’on a envie de le croire.
– Manu Gilles –