METAL
Spinefarm Records
Zakk Wylde a profité de la pandémie de 2020 pour composer pas moins d’une trentaine de nouveaux morceaux pour ses acolytes cloutés de Black Label Society. Il en a gardé une douzaine pour cette nouvelle production studio dans la droite lignée des précédentes. Plus de vingt ans après avoir créé le groupe, le guitar hero n’a pas levé le pied du côté de l’inspiration comme le prouve ce onzième disque.
Dans l’ensemble, Doom Crew Inc. (qui se veut un hommage aux fans qui suivent le groupe depuis bientôt un quart de siècle) conserve intact l’esprit rentre-dedans (certains diront sans fioritures) de Black Label Society. Du heavy rock aux riffs d’acier, avec en guise d’enluminures les solos extra-terrestres de Zakk Wylde. Pour la première fois cependant (c’est assez unique pour le noter), le deuxième six-cordiste Dario Lorina a été invité à administrer lui-aussi quelques solos sur les compositions de Wylde, à l’image de Gather All My Sins où les deux amis guerroient comme ce n’est pas permis. Set You Free qui ouvre l’album paru à l’automne dernier, s’il commence sur une intro acoustique à la Stairway To Heaven, remet rapidement les choses à leur place en poussant les watts. Un premier titre à l’image de ce nouvel opus, carré et efficace, comme de coutume avec Black Label Society.
Et toujours comme souvent chez Wylde et cie, leurs albums sont des dictionnaires à riffs : Destroy & Conquer, End Of Days,
You Made Me Wanna Live… L’ami Zakk se montre toujours habile lorsqu’il faut trouver la colonne vertébrale de ses chansons. Forsaken, Ruins avec ses chœurs vocaux et son riff bluesy entre autres titres, cherchent la mélodie, un métal qui tire vers le pop rock, sorte de pont entre titres particulièrement musclés et ballades. Parlons-en justement, des downtempos. Dans son studio à la maison, le fameux repère du Black Vatican, Zakk Wylde a également souhaité produire quelques titres davantage posés (on n’ira tout de même pas jusqu’à dire romantiques, quoique) avec Forever And A Day et son tempo très beatlesien. On trouve même une ballade au piano, Love Reign Down, version autrement moins musclée que l’originale datant de 2011. En vrai, Zakk Wylde est un tendre.
– Jean-Bernard –