Depuis l’an dernier, le Grrranit est partenaire du Théâtre de Marionnettes de Belfort. En ce début 2022, les deux structures peuvent enfin proposer une première édition commune du fameux festival international de marionnettes, jadis appelé Solstice et né il y a 27 ans à l’initiative de la compagnie belfortaine Une poignée d’images.
Le Grrranit soutient désormais l’événement et le co-produit, accueillant dans ses murs une partie du festival. Il faut dire que les arts de la marionnette constituent désormais l’un des temps forts de la saison de la scène nationale de Belfort. En septembre dernier, le Grrranit accueillait une étape de la déambulation européenne de La Petite Amal, marionnette de 3,66 m de haut conçue par la Handspring Puppet Company, et la première Académie européenne des marionnettes s’était tenue début octobre. Cette année, six spectacles se partageront entre le théâtre du Grrranit et la Coopérative, accueillant notamment des compagnies internationales. On pourra ainsi découvrir, venue de Finlande, la pièce Invisible Lands le 15 février, traitant de la thématique des migrants. Des figurines miniatures parcourent les corps des marionnettistes pour illustrer l’exil. Avec Un bébé à livrer, le 16 février, la compagnie suisse Le Melmac Théâtre présentera un road-movie animalier, une cigogne confiant un bébé qu’elle doit livrer en Avignon à un canard idiot, un lapin crétin et un cochon bougon… C’est d’Allemagne que la Compagnie Stefan Wey nous viendra pour présenter le 18 février L’intrépide soldat de plomb, pièce tournant autour d’une grande toile de parachute faisant office de mini-chapiteau, l’occasion de redécouvrir le conte d’Andersen via le théâtre d’ombres.
Citons encore Je brûle (d’être toi), où la compagnie Tourneboulé se penche sur la gestion des émotions. « Nous nous sentons souvent démunis pour traduire les pleurs d’un bébé ou les colères d’un enfant… », constatent Marie Levavasseur et Gaëlle Moquay, qui ont conçu la pièce. Ou quand la puissance de certaines émotions peuvent compliquer la relation à l’autre. Des « tempêtes émotionnelles » qui se manifestent dès la petite enfance. La compagnie Tourneboulé invite le jeune public (la pièce est accessible dès 3 ans) « à comprendre la puissance ou l’impuissance des mots à exprimer une émotion, à dire les contradictions de la pensée ». Je brûle (d’être toi) a pour héroïne une jeune louve partant sur les traces de sa grand-mère dans un pays glacé.
Les thématiques traitées seront diverses, de la figure de la mort avec la compagnie La Pendue (Tria Fata) à la famille recomposée avec L’Odyssée de Moti, pièce tirée du répertoire de la compagnie Une Poignée d’Images. On retrouvera cette dernière dans l’autre lieu du festival, à savoir le Théâtre de Marionnettes qui accueillera plusieurs spectacles, dont certains internationaux à l’image de la compagnie italienne Teatro Delle Briciole et Pop up, autour du livre animé. Les matières se suivent et ne se ressemblent pas (le papier avec Vent debout, le textile dans Entrelacs). Le festival se tiendra aussi dans d’autres lieux, à l’image du Théâtre Louis Jouvet, dans une caravane derrière le Grrranit et même au bar de l’ABC, à l’occasion d’un grand karaoké marionnettique à suivre le 12 février de 21h à 1h30 !
– Dominique Demangeot –
Festival International de Marionnettes, au Grrranit, au Théâtre de Marionnettes et autres lieux, du 12 au 20 février – Programme complet : marionnette-belfort.com et grrranit.eu