À l’approche des fêtes de fin d’année, l’Opéra national du Rhin, en coréalisation avec la Comédie de Colmar, invite le public et les enfants en particulier à découvrir ou redécouvrir le conte musical L’enfant et les sortilèges, une partition de Ravel qui accompagne les mots de Colette. Ce « spectacle de chambre itinérant », parcourt le Grand Est en cette fin d’automne, porté par les chanteurs de l’Opéra Studio et quatre instrumentistes. L’aventure se poursuivra jusqu’au printemps !
L’enfant et les sortilèges constitue le premier « Opéra nomade », nouvelle série d’opéras de chambre grand public, itinérants et tournant dans le Grand Est et le bassin rhénan. Initié par l’Opéra national du Rhin, ce dispositif léger sera inauguré le 15 décembre 2021 à la Comédie de Colmar, qui coréalise ce premier rendez-vous autour de la musique de Ravel et d’un livret de Colette. On pourra entendre l’œuvre dans la version de chambre de Didier Puntos, d’une cinquantaine de minutes, pour quatre instruments et huit chanteurs. Ce dernier dirigera des instrumentistes de la Haute école des arts du Rhin, accompagnés par les jeunes chanteurs de l’Opéra Studio de l’OnR. Didier Puntos sera également derrière le piano. Tout en préservant la diversité des timbres, ce dernier a opté pour le mariage de la flûte, du violoncelle et du piano, « dont l’infinie complexité permet de créer l’impression de masses, de volumes, mais aussi de styliser l’âpreté d’une percussion, le cristallin d’une harpe ou la brillance d’un cuivre », précisait le compositeur en 1989 à l’Opéra de Lyon.
C’est à Colette que l’on doit l’idée de cet opéra pour enfants. La romancière, après de nombreuses recherches, contacte finalement Maurice Ravel qui lui compose une fantaisie lyrique aux styles musicaux divers, où l’on trouve pêle-mêle musique impressionniste et jazz, opéra italien et music-hall, mais aussi des récitatifs, des polyphonies et du néo-classicisme… Cette profusion de musiques donne vie aux objets et aux animaux qui entrent en révolte contre un enfant tyrannique. Ce dernier se venge d’avoir été puni par sa mère en s’en prenant à des animaux, à ses jouets et d’autres objets. « Ce qui me touche particulièrement dans cet opéra, c’est l’éclectisme de la composition », explique Émilie Capliez qui met en scène l’opéra, « ce savant mélange de lyrisme et d’humour et la rapidité avec laquelle on bascule d’une situation réaliste à un conte fantastique et cruel. » La co-directrice de la Comédie de Colmar a souhaité travailler autour de la figure centrale de la mère, dont elle aimerait brosser le portrait d’une « femme libre et indépendante, une artiste, à l’image de Colette elle-même. » Comme décor, Émilie Capliez a choisi un « envers du décor », faisant entrer dans ce ballet fantastique, en plus des objets et des animaux, les techniciens, musiciens et comédiens.
L’Enfant et les sortilèges, Comédie de Colmar, du 15 au 21 décembre, Strasbourg, Théâtre de Hautepierre, du 12 au 23 janvier
Toutes les dates de la tournée : https://www.operanationaldurhin.eu/fr/spectacles/saison-2021-2022/opera/das-kind-und-der-zauberspuk