Vous l’avez peut-être déjà vu diriger le Philharmonique de Besançon, ou accompagner au piano les élèves du conservatoire. Aujourd’hui Pascal Vuillemin est tout simplement Pascal Vuillemin, se livrant « nu » dans son premier album, L’Heure Bleue.
« J’ai écrit ces treize titres parce que j’avais quelque chose à dire, à sortir depuis des années », explique le musicien qui a mis une petite année à boucler ce premier disque en solo. « Je me suis mis au piano pendant les premiers jours de septembre/octobre de l’année dernière ». Une rencontre avec Maurice Boguet, alias Boris Mégot, qualifiée d’improbable par Pascal, dans les allées d’un supermarché, a accéléré les choses. Les deux hommes qui avaient collaboré ensemble par le passé, ne s’étaient pas vus depuis dix ans. En apprenant que Pascal était en train de composer Maurice lui a proposé de lui écrire des textes. « On s’est vus pendant un an, il est venu quasiment toutes les semaines pour discuter, parler de ma vie, ce que je voulais exprimer. » Certaines musiques ont été écrites sur des textes préalables de Maurice Boguet, et d’autres fois ce sont les partitions qui ont fait naître les mots.
Car L’heure bleue est véritablement une confession musicale de la part du pianiste bisontin, qui joue aussi du tuba et de la trompette. On peut d’ailleurs entendre Pascal jouer des cuivres, comme le bugle sur Rêves de dimanche. L’Heure Bleue est l’occasion pour Pascal Vuillemin d’évoquer son père, disparu récemment, sa mère, la foi, sa compagne rencontrée lors d’un concert, ses fils… « Avec le confinement et l’arrêt des orchestres, on était en stand-by total. Je me suis dit que c’était le moment ou jamais. Ça faisait trente ans que je voulais écrire un album », nous confie le musicien. Parmi ces treize titres, La Fanfare évoque sa jeunesse passée à jouer auprès de son père, directeur de fanfares, « elles qui ont fait grandir tellement d’âmes musiciennes », chante l’artiste.
Une fois les titres écrits, il a fallu imaginer l’habillage de la chanson, et là c’est l’autre famille de Pascal qui a été mise à contribution, ses amis musiciens, dont l’ensemble du groupe Breakfast In Paris (groupe de reprises de Supertramp), aucun ne manquant à l’appel pour ajouter un supplément d’âme à L’Heure Bleue, « surtout être surprenant pour qu’il y ait à la fois une trame entre toutes les chansons au niveau du son, mais qu’il y ait aussi des surprises, qu’il n’y ait pas toujours les mêmes instruments ». Pascal évoque notamment les solos de saxophone sur Vivre avec elle, ou de guitare. Quatre titres ont été enregistrés chez Christophe Kittler, qui les a également arrangés. On peut y entendre ses synthétiseurs, quelques programmations et samples. Pascal Vuillemin a par ailleurs convié Samuel Garcia, accordéoniste professionnel qui joue avec Yves Jamait depuis des années, et a aussi côtoyé CharlÉlie Couture et Charles Aznavour. « Je lui ai envoyé le morceau quasiment fini par mail et il m’a fait une partie de bandonéon sur la troisième chanson. C’est une fierté de l’avoir sur mon album ». Citons encore le trompettiste de l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté, Pierre Kumor, qui s’exprime sur La faute à Julien, l’un des morceaux phares du disque, hommage aussi à Paul McCartney comme nous l’explique Pascal. « J’avais imaginé faire un clin d’œil à Penny Lane, un solo de trompette qui ressemblait à cette chanson. » On trouve sur l’album un seul instrumental, Hélichrysum, qui commence comme une chanson pop, avant de passer à des couleurs plus classiques. « Et toute la fin est un peu hispanisante, la partie du milieu on a une petite influence Erik Satie », ajoute le pianiste qui a mis toutes ses influences dans ce premier opus.
Dominique Demangeot
Pascal Vuillemin, L’Heure Bleue (autoproduction)
On peut se procurer l’objet à Besançon chez Cultura, Forum, Data Music, Point Presse Super U Amitié, Salon Gomina place Flore, Fnac Morteau, Super U Le Russey. Et L’Heure Bleue peut aussi être commandée via la page Facebook de l’artiste : https://www.facebook.com/pascal.vuillemin