Dijon – Un nouveau disque pour l’Orchestre Dijon Bourgogne

Le 5 novembre sortait en digital, et le 12 novembre en format physique, le nouvel album de l’Orchestre Dijon Bourgogne consacré à Astor Piazzolla. Sous la direction de Leonardo García Alarcón, l’ODB se frotte à quatre pièces du compositeur et invite le bandonéoniste français William Sabatier.

Orchestre Dijon Bourgogne - William Sabatier - Astor Piazzolla - Concertos

Le concerto pour bandonéon et le double concerto que nous propose l’ODB sur ce nouvel album laissent une large place à l’interprète. Dans l’interview menée par Jérôme Lejeune pour le livret du disque, William Sabatier souligne d’ailleurs que « cette pratique est fondamentalement nourrie par la tradition du tango de la Gardia Vieja dit ‘’a la parrilla’’ ». Le bandonéoniste invité par l’ODB a également privilégié, pour le concerto Aconcagua, un jeu très ancré dans les années 1960. Cela nous rappelle aussi que Piazzolla, qui a su fusionner musiques classique et populaire, n’oublie pas cette dimension forte du jazz qu’est l’improvisation. Le concerto pour bandonéon de Piazzolla fut parfois considéré comme l’apogée de la carrière du compositeur, d’où son sous-titre « Aconcagua » donné par l’éditeur Aldo Pagani lors de sa création en 1979, du nom du plus haut sommet d’Amérique du Sud. La pièce, qui s’ouvre d’emblée sur un tango furieux, alterne deux mouvements rapides, avec au milieu un deuxième mouvement plus lent et lyrique, une parenthèse apaisée qui débute sur un solo de bandonéon. Le troisième mouvement semble emprunter à La muerte del ángel, dans sa ligne de basse initiale, tandis que ce final est un autre emprunt au tango que Piazzolla avait composé pour le film Con alma y vida.

Pour le double concerto pour bandonéon et guitare, baptisé Hommage à Liège, Piazzolla a également puisé dans son travail passé. « Le thème principal de la milonga est une réutilisation de la pièce Ausencias, musique de film pour El exilio de Gardel de Pino Solanas », rappelle William Sabatier. Toujours en matière de libertés prises, on notera que la guitare soliste a été ici remplacée… par le piano! Un choix assumé par le bandonéoniste qui a fait appel à Emiliano Greco pour les arrangements, estimant que le dialogue orchestre-piano est davantage équilibré, « et, de plus, la main gauche du pianiste permet une présence de basses nettement plus efficace et apporte une dimension plus percussive. »

La troisième pièce, Tangazo, moins connue et composée en 1970 pour une tournée aux USA de l’Ensemble musical de Buenos Aires, se voit intégrer le bandonéon, l’instrument assurant plusieurs lignes de pupitres tels que les solos de hautbois ou encore de clarinette. William Sabatier a réarrangé l’orchestration dans une optique proche de celle des concertos, supprimant vents et percussions. On pourra enfin entendre sur ce nouvel album de l’Orchestre Dijon Bourgogne Oblivion, l’un des « tubes » d’Astor Piazzolla, composé pour le film Enrico IV de Marco Bellocchio (1984), sur un rythme de milonga lente. Cette pièce fait partie d’un répertoire élaboré à partir de 1969 (avec Balada para un loco), puis dans les années 70 (Libertango, Tango Blues), qui a véritablement fait accéder Astor Piazzolla au grand public, entre jazz et harmonies classiques.

Dominique Demangeot

Sortie du disque Astor Piazzolla – Concertos, William Sabatier, Orchestre Dijon Bourgogne, Leonardo García Alarcón
orchestredijonbourgogne.fr

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