En septembre, l’été n’a pas dit son dernier mot, et l’Orchestre Dijon Bourgogne, sous la direction du chef austro-hongrois Christoph Koncz, se chargera de nous le rappeler lors d’un week-end au Château de Bussy-Rabutin. Les 11 et 12 septembre à 18h, Mozart et Beethoven seront à l’honneur. Ce sera notamment l’occasion de découvrir la deuxième symphonie de ce dernier, qui reste méconnue dans le répertoire du compositeur.
On pourra aussi entendre la fameuse Symphonie n°35 en ré majeur, K. 385, dite symphonie « Haffner ». C’est un Mozart récemment installé à Vienne qui compose cette trente-cinquième pièce symphonique. Salzbourg, où le musicien était au service du prince-archevêque Colloredo, se rappelle à Mozart lorsque le nouveau bourgmestre de la ville, Sigmund Haffner, lui commande cette pièce en 1782. Après la sérénade commandée pour Haffner lorsque celui-ci était négociant, Mozart compose donc cette seconde sérénade en six mouvements. Mais la pièce prendra finalement la forme d’une symphonie après qu’Haffner ait annulé sa commande, le compositeur supprimant la marche d’introduction et l’un des deux menuets. Le ré majeur est la tonalité en vogue à Salzbourg, et l’est aussi dans cette symphonie qui a marqué les esprits avec son premier mouvement au thème unique et ses timbales tonitruantes. On trouve dans le dernier mouvement l’un des thèmes – l’air d’Osmin – du récent opéra de Mozart qui sera joué à l’été 1783, L’Enlèvement au sérail, et qui lui vaudra un grand succès. Un dernier mouvement brillant qui devait être, selon les propres termes de l’impétueux Mozart, « joué aussi vite que possible » ! L’ODB nous fera également entendre quelques airs d’opéras en compagnie de la soprano franco-chypriote Sarah Aristidou.
L’autre plat de résistance de ce programme est la 2ème symphonie de Beethoven, encore très classique dans sa facture, et d’ailleurs quelque peu occultée par les symphonies suivantes. Elle s’inspire encore de Mozart et Haydn, même si l’œuvre se voit déjà secouée par les tempi tumultueux du musicien à l’image de l’Allegro, et pleine de contrastes comme dans le Scherzo. Les notes répétées créent une tension palpable, ménagée tout au long de l’œuvre et se libérant de manière majestueuse dans l’Allegro molto final. Cette deuxième symphonie semble d’ailleurs illustrer le caractère du comte Roger de Bussy-Rabutin, comme le fait remarquer l’ODB, « courtisan en disgrâce du roi Louis XIV et qui fut exilé en Bourgogne pour avoir dévoilé les galanteries des grands de son temps ».
Dominique Demangeot
Nuit d’été symphonique, Château de Bussy-Rabutin, Bussy-le-Grand, 11
et 12 septembre à 18h
Informations et réservations : orchestredijonbourgogne.fr