Françoiz Breut – Flux Flou de la Foule

CHANSON POP

30 Février

Dans le nouvel album de Françoiz Breut, on traverse des villes éventrées. L’âme d’un fantôme fait frémir la surface d’un lac et des bouches de métro peu engageantes nous avalent. Ce septième disque à l’étoffe synthétique et aux claviers très présents, la chanteuse l’a élaboré en compagnie de Roméo Poirier, François Schulz et Marc Mélià, ce dernier à la production. Voici cinq ans que l’artiste n’avait proposé d’album solo, prenant part à des projets parallèles. On avait ainsi pu la croiser sur la scène de La Comédie de Colmar à l’automne dernier, participant à la pièce Little Nemo ou la vocation de l’aube, mise en scène par Emilie Capliez (voir notre reportage en bas d’article). Avec Flux Flou de la Foule, Françoiz revient à son art majeur.

Françoiz Breut - Flux Flou de la Foule - Chronique de l'album

La chanteuse originaire de Cherbourg (vivant aujourd’hui à Bruxelles), dépeint avec Flux Flou de la Foule nos sociétés modernes, et cette menace sourde d’un climat qui se détraque de jour en jour. Dérive humaine dans la ville cannibale, avec son « Flux flou » scandé comme un mantra, semble dépeindre un monde qui est aujourd’hui le nôtre, toujours plus connecté, plus bruyant mais comme vu de loin, distance salvatrice. Flux Flou de la Foule : allitérations sifflantes pour rafraîchir ce Cauchemar climatisé que nous promettait déjà Henry Miller dans les années 40. Sur ce nouvel album au titre qui ferait fourcher la langue au plus habile des présentateurs radio, la chanteuse nous invite donc à prendre de la hauteur. « Il était vital qu’on sorte de là, on avait besoin de fenêtres ouvertes », constate-t-elle, ce qui parlera sans peine à nos corps et nos cœurs trop longtemps confinés.

Sur Juste de passage, Françoiz Breut relativise, nous invite à plus d’humilité au vu de la situation : « On respire à demi-poumons, gazole et bitume en fusion ». Bref, on étouffe un peu, alors on danse. Une veine électro pulse avec le riant Vicky (ambiance de video game pour ce morceau hédoniste aux claviers vintage). Les percussions tiennent d’ailleurs une belle place sur l’album, et ce dès les premières notes. La voix se fait parfois mutine et taquine les sens comme sur Métamorphose, sensuelle sur Mes péchés s’accumulent, escortée par des claviers langoureux. La guitare s’en pâmerait presque à l’heure des « dix mille secousses au crépuscule ». Sur Flux Flou de la Foule, la bande son a tendance à emprunter des teintes pastels, à l’image de ces programmations sur Mon dedans Vs mon dehors et cette guitare liquide. Garder un tempo rassurant même si « tout va trop vite, tout s’accélère ».

Françoiz Breut en mode théâtre – Le reportage de Diversions

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