POP ROCK
Yotanka
Sortie le 6 novembre 2020
Les fans de la chanteuse rennaise attendaient impatiemment son retour, le dernier album en date de Laetitia Sheriff, l’excellent Pandemonium, Solace And Stars datant (déjà) de 2014. Après un dernier EP cinq titres en 2015, The Anticipation… on anticipait déjà son retour, mais c’en est fini de l’attente puisque Stillness sortira le 6 novembre prochain.
Ce quatrième LP studio, Laetitia Shériff a pris son temps pour l’édifier patiemment, car le rock de Laetitia est de ceux que l’on cisèle, comme ces nappes de claviers et ces cordes sur People Rise Up qui nous invitent à entrer dans l’album. Le trio (formé avec les fidèles complices Thomas Poli aux guitares et synthétiseur, qui réalise aussi Stillness, et Nicolas Courret à la batterie) ménage ombre et lumière comme sur A Stirring World, avec sa rage contenue qui nous ramène sur les chemins (post)rock tracés avec talent par la chanteuse. Le morceau, avec son midtempo lourd comme un ciel d’orage, conserve cette rage souterraine qui ne demande qu’à jaillir, guitare doublant la mélodie voix.
Si ce nouvel album est définitivement rock, avec de fortes fragrances nineties, Stillness est aussi très pop dans les mélodies, à l’image de l’intro cuivrée de We Are You, dans les arrangements (le canon vocal qui introduit Deal With This) ou encore la mélodie sous oxygène de Pamper Yourself. Laetitia et ses musiciens savent ménager leurs effets ! Go To Big Sur ne nous dit pas autre chose avec ses six notes de synthé hypnotiques et sa tension qui croît lentement, ses cuivres qui ont la couleur du soleil de Californie. Un des moments forts de l’album, un aller simple pour la ville côtière dont a si bien parlé Henry Miller. Enregistré comme de coutume dans les conditions du live, Stillness replonge parfois dans l’urgence.
Grain de guitare et larsen se font plus mordants sur Sign Of Shirking sans sacrifier à la mélodie, plus punk dans l’esprit, tout comme Outside et l’abrasif Stupid March où Thomas, Nicolas et Laetitia font parler la poudre. On n’est pas vraiment étonnés d’entendre Laetitia reprendre dans l’émission Basique, les sessions, le titre Lilac Wine, popularisé par Jeff Buckley, tant sa musique partage de nombreux points communs avec le regretté chanteur, versatilité de la voix, travail des guitares et capacité à maintenir les morceaux en douce apesanteur.