JAZZ
Mad Chaman/Big Wax
Deuxième album pour le jeune et brillant trio lyonnais composé de Christophe Waldner au piano/claviers, Kevin Borqué à la batterie et aux effets et Cyril Billot à la basse et synthé basse. Tous trois musiciens de haut calibre, ils cheminent sur un fil souvent tendu, à l’image de ce charley énervé dans Free Ride, colonne vertébrale autour de laquelle s’agencent des vagues sonores erratiques. Mais ne vous y trompez pas : la musique distillée dans Highlines représente aussi une grande bouffée d’air frais.
Il y a déjà trois ans, Magnésie avait été enregistré au pied du Mont-Blanc… et bien ce nouvel album ne nous fera pas quitter les paysages à couper le souffle du Grand Blanc, comme nous le rappelle son titre Highlines. Sur Wolves le voyage commence, et ce sont déjà des paysages divers que nous fait traverser le groupe, comme quand on arpente une montagne avec ses différentes végétations selon l’altitude. On croit même entendre des loups au début du morceau… La musique inspirée et inspirante de Foehn nous transporte avec ses mélodies et harmonies cristallines.
En parlant de haute montagne, il faut citer le haut perché André Manoukian, puisque le groupe remportait à l’unanimité le 1er Prix du tremplin jeunes talents de son festival Cosmo Jazz en 2017. Le pianiste ne perd pas de temps et signe illico le trio sur son label Mad Chaman. Dédé les doigts de fée ne s’y est pas trompé, repérant ces jeunes musiciens qui savent jouer des contrastes, dosant arrangements tout en finesse et rythmiques en béton.
Avec Highlines, le trio adjoint une dimension électronique à sa musique, synthétiseurs et autres dispositifs dialoguant avec cette belle machine acoustique qu’était déjà Foehn. Au nombre des invités, on compte le talentueux Joce Mienniel, dont la serpentine flûte illumine Danse pour Gaia. Après s’être approprié de très belle manière Gnossienne N°1 de Satie, Foehn Trio nous présente un second invité, et non des moindres, puisqu’il s’agit de l’illustre aîné Erik Truffaz sur Old Ocean. Moment planant du disque et une montée de plus vers les hautes cimes. Rythmique intraitable, jeu organique de la basse (il faut l’entendre dialoguer avec la batterie lors de ce grand moment acoustique qu’est Liquid Ambar), clavier virtuose et versatile, Foehn Trio confirme avec ce deuxième album, tout le bien que l’on pensait du premier.