Le festival du livre du Grand Besançon est de retour en cette rentrée pour une quatrième édition. Du 20 au 22 septembre, l’événement espère bien retrouver les quelques 31 000 visiteurs de l’an passé, voire en gagner d’autres. Pour cela, Livres dans la Boucle a convié une fois encore des auteur.e.s dont les préoccupations, qu’elles soient sociales, politiques, artistiques, sont autant de regards sur le monde.
Si le salon souhaite toujours habiter divers lieux de la capitale comtoise, à l’image de la Maison Victor Hugo, du cinéma Mégarama Beaux-Arts, du Scènacle et de l’Auditorium du Conservatoire, deux nouveaux lieux font leur apparition à l’occasion de cette nouvelle édition. L’amphithéâtre de la MSHE tout d’abord, ainsi que le Musée des Beaux Arts et d’archéologie, qui accueillera lui aussi des rencontres, suite à sa réouverture en novembre dernier. On retrouvera enfin le Café littéraire, place de la Révolution, qui avait été créé l’an dernier. Le centre névralgique de Livres dans la Boucle restera bien sûr le grand chapiteau pour aller à la rencontre de plus de 200 auteurs invités cette année. Séances de dédicaces, interviews et tables rondes, espace jeunesse se tiendront place de la Révolution. Une centaine de rencontres auront lieu cette année à l’occasion de ce week-end dédié aux livres, un temps fort qui se veut en 2019 « ouvert sur le monde ». Le voyage débutera avec le président de cette édition 2019, l’écrivain et réalisateur d’origine afghane Atiq Rahimi, qui vit désormais en France. À Livres dans la Boucle, on pourra découvrir en avant-première son long métrage Notre-Dame du Nil, adaptation du roman éponyme de Scholastique Mukasonga. Née au Rwanda en 1956, elle subit les premiers pogroms visant les Tutsi dans les années 60. Déportée avec sa famille, elle quitte finalement le Rwanda dans les années 70 et trouve refuge au Burundi. Elle arrive en France en 1992. Son premier roman, elle le publie en 2004, suite à un retour dans son pays natal. Inyenzi ou les Cafards est une autobiographie, qui sera suivie de plusieurs autres livres dont Notre-Dame du Nil, qui transporte le lecteur dans un lycée situé à 2 500 m d’altitude. Des filles de hauts dignitaires y sont réunies. Dans ce huis-clos on observe, en miniature, les rivalités opposant les deux ethnies Hutu et Tutsi.
La bande dessinée
Livres dans la Boucle n’oublie pas les bulles avec une vingtaine d’auteurs annoncés, parmi lesquels Jean Dytar, dont l’ouvrage Les tableaux de l’ombre nous transporte au musée du Louvre. Les personnages de toiles oubliées prennent vie et sortent de leurs cadres pour tenter de changer la donne ! Une belle manière de (re)découvrir quelques chefs d’oeuvres tout en méditant sur les tenants et les aboutissants de la célébrité aujourd’hui. Un BD concert sera également proposé, autour de l’ouvrage de Chabouté, Un peu de bois et d’acier. Le montage scénaristique de l’album sera proposé en direct, accompagné par le groupe L’Étrange K, en mode jazz, rock et musique bruitiste. Citons encore Zombies Zarbi, une lecture dessinée de Carole Trébor, Marie Pavlenko et Marc Lizano, version désopilante des histoires de morts-vivants.
Théma Mémoire
Steinbeck
Le créateur des Raisins de la colère sera à l’honneur cette année. Une lecture ainsi que la projection du film de John Ford datant de 1940 permettront d’aller plus avant dans le grand œuvre de Steinbeck, Nobel de Littérature en 1962. Sa description de l’exil de milliers de migrants, suite à la Grande Dépression, fait immanquablement écho de nos jours.
Colette
On pourra découvrir ou redécouvrir quelques romans de cette grande dame de la littérature, qui défendit toute sa vie sa liberté de créer et d’aimer. La comédienne Marie Bunel lira des extraits de La retraite sentimentale et Mes apprentissages. Le beau documentaire de Cécile Denjean, Colette l’insoumise, sera également projeté.
Victor Hugo
Le comédien Didier Sandre lira des extraits de Notre-Dame de Paris, ce passage quasi prophétique où l’incendie de la cathédrale est dépeint par Hugo. L’historien et romancier Adrien Goetz évoquera le caractère fédérateur du monument parisien. Dans son essai Notre-Dame de l’humanité (Grasset), il revient sur la dimension œucuménique de Notre-Dame, rappelé de manière tragique lors de l’incendie d’avril. L’essai soulève aussi la question de la préservation du patrimoine.
– Dominique Demangeot –
Théma musique : Mark SaFranko et H.E.R. : plus d’informations ici
Programme complet : www.livresdanslaboucle.fr