Nouveau chapitre 19-20 pour l’Opéra national du Rhin qui déploie productions lyriques, pièces chorégraphiques et récitals tout au long de la saison entre Strasbourg, Colmar et Mulhouse. La billetterie pour cette saison ouvre le 3 septembre, donnant accès à des propositions aussi variées que le fameux Così fan tutte de Mozart ou Parsifal de Wagner. À l’image de l’opéra de septembre tiré d’une pièce de la dramaturge Sarah Kane, l’art lyrique nous transportera aussi cette année encore sur des terres contemporaines, une opportunité de découvrir compositeurs et metteurs en scène de notre temps.
C’est cependant sur des pas de danse que débutera la saison 2019-2020 de l’OnR, les 3 et 4 septembre à Strasbourg, sur l’air de la Sérénade n° 10 Gran Partita de Mozart, qu’interprétera l’Orchestre philharmonique de Strasbourg. Le directeur du Ballet de l’OnR, Bruno Bouché, invite sept jeunes chorégraphes à traduire en danse les sept mouvements composant cette pièce. Un premier rendez-vous, sous le signe de la jeunesse, qui témoigne de la volonté du directeur artistique de préfigurer un ballet européen, dont la vocation est d’accompagner de jeunes danseurs se destinant à l’écriture chorégraphique.
Le début de la saison de l’Opéra national du Rhin correspond également aux Scènes ouvertes, rencontres avec des artistes, présentations de spectacles, forums opéra et danse, pour mieux appréhender cette saison 19-20. Citons également Hip-Hop’éra, une collaboration avec l’Espace Django ouverte sur tous les publics le 6 septembre, mêlant des danseurs venus d’horizons variés et proposant par ailleurs un concert en fin de soirée. Du 14 au 21 septembre, on pourra rencontrer, à la Comédie de Colmar ainsi qu’à l’Espace Django de Strasbourg, Bertrand Rossi, directeur général adjoint de l’Opéra national du Rhin, et Bruno Bouché qui présenteront les saisons lyriques et chorégraphiques de l’OnR. Du 18 au 22 septembre, c’est dans le cadre du festival Musica que sera présentée la première production lyrique de la saison. La dramaturge anglaise Sarah Kane sera à l’honneur avec sa pièce 4.48 Psychosis, écrite quelques mois avant sa mort brutale à l’âge de 28 ans, en 1999. Une œuvre où la poésie le dispute à l’humour noir. Le compositeur anglais Philip Venables a adapté la pièce en opéra, un art lyrique contemporain qui traduit les voix intérieures tourmentant une jeune femme. 4.48 Psychosis, c’est un monologue, délivré par la protagoniste, maniaco-dépressive, qui a fixé l’heure de sa mort à 4h48. Ce flux de paroles, empli de poésie, est entrecoupé par un dialogue qu’entretient la jeune patiente avec son médecin. Elle y évoque sa maladie mais aussi la religion, le sentiment amoureux, son désespoir et toute la palette de sentiments qui se déversent face à la maladie, la mort semblant être pour elle la solution ultime. L’Américain Ted Huffman se chargera de la mise en scène. La partition, créée au Royal Opera de Londres en 2016, nous emmène sur des chemins de traverse. Pensée pour douze musiciens et six solistes, elle mêle instruments traditionnels (violon, saxophones, flûte, piano…) et une instrumentation plus atypique à l’image de fouets, tam-tam, sifflet de sport, échafaudage vertical joué avec deux marteaux à tête métallique… Le dialogue patient-thérapeute est rythmé par deux percussionnistes, et confère ainsi un poids particulier au texte.
Les 25 et 26 septembre à l’Opéra de Strasbourg, et le 28 à la Filature de Mulhouse, le concert d’ouverture, dans le cadre des Préludes, proposera des extraits de grandes pièces du répertoire, illustrant les rendez-vous des prochains mois à l’OnR. On trouvera des passages du Così fan tutte de Mozart, Il trovatore de Verdi, Rusalka de Dvořák, le Violon sur le toit de Bock ou encore l’ouverture de Parsifal de Wagner. Une valse de Chostakovitch sera par ailleurs interprétée par les danseurs du Ballet de l’Opéra national du Rhin. L’Orchestre symphonique de Mulhouse, sous la direction de Giuliano Carella, sera de la partie, ainsi que les Choeurs de l’OnR, les jeunes chanteurs et chanteuses de l’Opéra Studio, mais aussi d’autres voix que l’on pourra retrouver durant la saison entre Strasbourg, Colmar et Mulhouse.
– Paul Sobrin –