Après son édition anniversaire de l’an dernier, le Festival International de Colmar est de retour cet été pour une trente-et-unième édition qui rendra hommage à Claudio Abbado, grand chef d’orchestre italien disparu en 2014. Une fois encore, la programmation se fait large aux entournures, depuis l’époque de Bach jusqu’à nos jours, et dans des configurations variées, du concerto à la symphonie, du duo au grand orchestre, en passant par le chœur.
En ce qui concerne la musique symphonique, on retrouvera l’Orchestre National Philharmonique de Russie, partenaire fidèle du festival qui ouvrira ce dernier sous le signe de Beethoven. Au programme ici, sous la baguette de Vladimir Spivakov, directeur artistique du festival, le Concerto pour piano n°5 en mi bémol majeur ainsi que la Symphonie n°7 en la majeur. Le premier, surnommé « L’Empereur », débute sur des accents martiaux, comme une allusion au conflit franco-autrichien de l’époque. La seconde prend une tonalité plus enjouée, probablement la symphonie la plus lumineuse du compositeur, avec notamment son allegro con brio final des plus enthousiasmants. Une œuvre qui donnera le ton du festival 2019 ! Signalons encore le lendemain, 5 juillet, la venue de Rani Calderon qui dirigera l’Orchestre National Philharmonique de Russie, l’occasion pour le public de découvrir en avant-première son prélude à Notre-Dame-de-Paris, opéra s’inspirant du roman de Victor Hugo qui verra le jour prochainement. Au programme également ici, le Concerto pour clarinette et orchestre en la majeur (K622) de Mozart, et deux œuvres pleines de délicatesse de Debussy : Nocturnes et La Mer.
Lors du festival, se distinguent trois horaires de concerts, dont ceux de 21h – à l’exception du 14 juillet, à 17h – qui accueillent les grands programmes et les formations d’envergure, à l’image du 6 juillet où l’Orchestre National Philharmonique de Russie se produira aux côtés du jeune violoncelliste Gautier Capuçon, frère de Renaud, à l’occasion du Concerto pour violoncelle de Dvorak. On retrouvera la formation tout au long du festival dans des contextes divers, qu’il s’agisse du monument qu’est le Concerto pour violon n°1 de Chostakovitch le 9 juillet, avec comme invitée de marque Viktoria Mullova, ou encore une soirée majoritairement italienne et lyrique le 11 juillet en compagnie de la soprane Hibla Gerzmava. Quant aux concerts de 12h30 et de 18h15, ils sont essentiellement consacrés à la musique de chambre. Sans donner là encore une liste exhaustive, on pourra apprécier notamment l’autre Capuçon (Renaud) pour un programme conviant Mozart et sa Sonate pour violon et piano en la majeur K. 526, et Beethoven pour sa Sonate pour violon et piano nº 9, op. 47 dite «A Kreutzer». Le violoniste a souhaité se produire en compagnie d’un jeune prodige américain, Kit Armstrong. Les rendez-vous de 18h15 sont l’occasion d’apprécier des configurations variées, du duo au quintet… jusqu’au Grand Chœur « Maîtres de chant choral » de Moscou, pour explorer le répertoire spirituel. Des arrangements a cappella qui revisitent Bach, Mozart, Rachmaninov et d’autres compositeurs, et mettent en lumière toutes les facettes de la voix humaine. À découvrir le 13 juillet. À noter que l’on retrouvera la formation avec le NPR les vendredi 12 à 21h – Vivaldi et Mozart – et le dimanche 14 à 17h pour un programme entièrement russe.
À 12h30 également, les occasions d’apprécier toute la diversité de la musique de chambre ne manqueront pas, avec notamment dès le 5 juillet le jeune Quatuor Akilone, lauréat du Concours de Bordeaux. Les quatre musiciennes nous présenteront des pièces de jeunesse de Beethoven et Brahms. Plus tard le 10 juillet, la violoniste Viktoria Mullova, et son fils contrebassiste de jazz Misha Mullov-Abbado, rendront hommage à leur époux/père Claudio Abbado en se rendant sur les terres de Bach, Schumann, et en piochant dans les répertoires du jazz, des musiques folkloriques et du monde.
Festival International de Colmar, du 4 au 14 juillet
Programme complet : www.festival-colmar.com