Chaque été, l’ensemble Tetraktys met la musique de chambre à l’honneur à travers son festival éponyme, un rendez-vous attendu des amateurs, qui fait cette année une incursion dans le Doubs Central, et plus précisément le Doubs Baumois. Le parti-pris de l’événement demeure la mise en lumière de hauts-lieux du patrimoine architectural franc-comtois, à l’image du magnifique Prieuré de Marast en Haute-Saône, qui accueillera une nouvelle fois Tetraktys et ses invités sur deux week-ends. En nouveautés, citons deux repas campagnards que l’on peut réserver les 29 juin et 6 juillet – suite au succès du premier repas l’an dernier -, ainsi qu’une billetterie désormais également disponible en ligne (sur le site web de l’ensemble au lien suivant : https://yurplan.com/event/13e-Festival-TETRAKTYS-en-Bourgogne-Franche-Comte/42254#/).
C’est à l’église de Baume-les-Dames, le 14 juin, que débutera le festival cette année. Le concert s’annonce particulièrement familial puisque c’est le fameux conte musical de Prokofiev, Pierre & le loup, qui sera donné dans sa version pour quintette à vent. Un récitant accompagnera les musiciens, pour nous conter les aventures du jeune garçon qui part chasser le loup. Chaque instrument dépeint un animal, le chat, le canard, l’oiseau… une ménagerie musicale à apprécier en pays baumois ! Le programme sera accompagné de quelques pièces de compositeurs du XXe siècle : Arnold, Farkas et Ligeti. C’est ensuite à l’église d’Osse, toujours dans le Doubs Baumois, que l’ensemble se produira à l’occasion d’un programme baptisé Fêtes galantes, à découvrir le 23 juin. À 17h, l’époque baroque sera à l’honneur avec des œuvres de Geminiani, Telemann et Marais. Pour l’occasion, Michaël Parisot et son clavecin rejoindront l’altiste Dominique Miton et le violoncelliste Georges Denoix.
Tetraktys dans les écoles
Les 29 et 30 juin, on retrouvera les membres de Tetraktys dans l’un de leurs lieux fétiches, le Prieuré de Marast en Haute-Saône, pour un week-end de rencontres musicales. Le terme de rencontres n’est pas usurpé ici puisque le 29 juin, l’ensemble bisontin invitera le compositeur Vincent-Raphaël Carinola, pour Murmures, un dialogue entre des musiciens percussionnistes, un thérémine et un dispositif électroacoustique. Une première partie de week-end qui fera référence à l’ère industrielle, puisque le soir c’est un ciné-concert qui sera accueilli à Marast, Tetraktys jouant sur les images du film de Buster Keaton, Le Mécano de la Générale, la locomotive symbolisant à merveille la révolution industrielle américaine à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. À noter que Laurent Comte, sélectionné pour les épreuves finales du 56e Concours international de jeunes chefs d’orchestre, qui se déroulera en septembre prochain à Besançon, dirigera Tetraktys sur ce ciné-concert.
Le 30 juin, on retrouvera un répertoire plus classique avec le célèbre Quintette La Truite de Schubert, et d’autres pièces du compositeur autrichien. La Truite fut composée durant l’été 1819, inspirée par la campagne autrichienne, et la vivacité du poisson qui lui donne son nom ! Une partition ensoleillée de tonalités majeures, lyrique et enjouée, parfaite pour l’été. Un autre week-end thématique nous attend les 6 et 7 juillet, placé cette fois sous les hospices de la clarinette. Tetraktys a convié le chef de l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté, Jean-François Verdier, par ailleurs clarinettiste, pour un week-end « Mostly Mozart ! » qui débutera dès 17h sur une carte blanche offerte aux grands étudiants du Conservatoire du Grand Besançon. Après un repas campagnard sur réservation, la soirée se poursuivra à 20h30 avec le trio Les quilles pour piano, alto et clarinette, du génie viennois, qui aurait eu l’idée de cette pièce… lors d’une partie de quilles bien évidemment. Zemlinsky et Mahler seront également au programme ici. On retrouvera Jean-François Verdier et Tetraktys le dimanche, avec cette fois Jan Orawiec au violon, autour du Quintette pour clarinette et cordes Kv 581 en la M de Mozart, ainsi que de sa Sérénade en ut m pour 8 instruments à vent. Le premier est composé pour son ami virtuose Anton Stadler, qui contribua avec son frère à faire connaître la clarinette au XVIIIe siècle. Dans ce quintette, l’instrument acquiert définitivement un statut de soliste, notamment lors du deuxième mouvement, avant que ne s’amorce un dialogue avec le violon. Quant à la Sérénade, elle s’inscrit dans le registre plus grave du courant Sturm und Drang, sombre et tragique, sa forme d’octuor la rapprochant des dimensions d’une symphonie. Le parfait point final à ce festival 2019 !