Une partie des fonds patrimoniaux des groupes PSA et de ses partenaires est exposée jusqu’au 31 décembre au Musée de l’Aventure Peugeot, à l’occasion de l’exposition Usines de guerre, prolongée jusqu’à la fin de l’année en raison de son succès.
Créée en 2014 par le Centre d’Archives de Terre Blanche à Hérimoncourt, l’exposition commémorait le centenaire du début de la Première guerre mondiale. Aujourd’hui, alors que l’on commémore la fin du premier grand conflit mondial, le Musée de l’Aventure Peugeot accueille à son tour l’exposition. Très détaillée, Usines de guerre retrace les productions des usines Peugeot, Citroën et Panhard durant la guerre 14-18, camions, obus… Dix-huit panneaux présentent en détails ces productions de guerre, mais resituent également le contexte de vie des ouvriers à cette époque. L’iconographie est elle aussi riche, que ce soit sur les panneaux de l’exposition mais aussi au sein des collections présentées dans le musée.
Le 20 septembre 1914, le ministre de la guerre Alexandre Millerand sonne la mobilisation des industries françaises, encouragées à soutenir l’effort de guerre en ce début de conflit. Ce sont plus de 15 500 entreprises qui travailleront pour la Défense nationale. Si de nombreuses usines ferment partout dans le pays suite à la mobilisation générale du 1er août 1914, qui les prive de leur main d’œuvre, il faut tout de même bien assurer l’effort de guerre du côté de l’industrie. Le premier grand conflit mondial aura ainsi un impact non négligeable sur l’industrie de la métallurgie et de la mécanique, qu’il s’agisse du produit en lui-même, de l’organisation du travail ou de l’organisation sociale. La guerre va notamment inciter les industriels à produire en grande quantité. Les hommes partis au front, les femmes arrivent en masse dans les usines, parallèlement à la main d’œuvre coloniale et étrangère, postes traditionnellement réservés aux hommes. Du fait de cette situation de guerre exceptionnelle, le gouvernement doit quant à lui intervenir de manière très étroite dans les affaires industrielles. Le syndicalisme ouvrier de province connait un coup d’arrêt suite à la soudaine mobilisation générale.
Les industries produisent en masse les fournitures de guerre et l’armement – bien qu’elles n’aient aucune expérience dans ce domaine -, et la première année, l’objectif du gouvernement est d’opposer à l’ennemi allemand quatre millions et demi de soldats, ainsi qu’un stock quotidien de 10 000 obus, dans l’espoir (vain) que la guerre s’achève à Noël. Les usines Peugeot du Pays de Montbéliard seront en première ligne dans cet effort de guerre, au sens figuré comme au sens propre puisque se situant à quelques dizaines de kilomètres seulement des zones de combat ! Quant aux usines Citroën, elles créent des locaux permettant de fabriquer des obus en grande quantité dès 1915, en rachetant d’anciens terrains industriels et maraîchers à Paris. Et pour approfondir ce sujet des usines de guerre, la boutique du Musée de l’Aventure Peugeot propose à la vente un ouvrage très complet, richement documenté par des photographies issues du Centre d’Archives de Terre Blanche, pour en savoir plus sur cette période clé de l’histoire automobile que l’on connait mal.
– Paul Sobrin –
Usines de guerre, Musée de l’Aventure Peugeot, Sochaux, jusqu’au 31 décembre
À venir également, la traditionnelle Nocturne du Musée de l’Aventure Peugeot, le vendredi 7 décembre de 18h à minuit. Le musée est à découvrir de nuit, avec la présence… du Père-Noël ! Entrée exceptionnelle à 5€ (enfants 3 €).