Peu de temps après La peste et le choléra en mars 2017, Tagada Jones publiait un neuvième disque, beau témoignage live de leur passage au Hellfest de Clisson. Car Tagada Jones est sans nul doute une formation à rencontrer en concert, comme le public de l’Echo System pourra le faire le 30 novembre prochain. Et pour les fans du groupe, sachez que ses deux derniers opus ressortent dans un pack édition Deluxe, l’album studio en 2CD + le live au Hellfest festival de 2017, accompagné d’un livret de douze pages.
«On ne peut pas encore continuer comme ça», chantent-ils sur Envers et contre tous. Si l’on se place d’un point de vue historique, Tagada Jones représentent l’évolution du rock en France. Des paroles dans la langue de Molière, un engagement idéologique réel dans la droite lignée de groupes comme Trust, le côté punk en plus et des ajouts electro, métal et hardcore de ci de là, tout au long de cette belle carrière de vingt-cinq années déjà. Le 16 juin 2017, Niko Jones et ses comparses retournaient la scène WarZone du Hellfest. Un set dense et musclé à l’image de la musique du groupe, riffs sanglants, doubles pédales à n’en plus finir et paroles assassines. Le quasi hymne Mort aux cons et Vendredi 13, hommage aux victimes du Bataclan, n’ont pas été oubliés, et les grands thèmes qui leur tiennent à cœur, de l’environnement à la situation des migrants, sont toujours et plus que jamais présents.
Avec plus de 2000 concerts au compteur, les Tagada maîtrisent leur sujet (même les intermèdes parlés de Niko mettent la patate), et loin d’afficher la douceur des célèbres fraises Haribo, ils préfèrent envoyer de fiévreux uppercuts dans tous les sens. Clairement punk dans l’esprit et la manière, voire même hardcore en 1999 avec l’album Virus, les Rennais ont publié en 2004 leur première compilation The Worst of Tagada Jones. La suite est tout aussi hargneuse avec des albums aux titres sans équivoque : Le feu aux poudres, Descente aux enfers, Dissident…
On n’oublie pas en première partie The Rebel Assholes qui seront également présents, le groupe franc-comtois, lui aussi fervent défenseur du punk rock depuis 2003, qui retrouve son ancien guitariste chanteur, Jean Rem, qui avait quitté le groupe en 2016.
– Manu Gilles –
Tagada Jones + The Rebel Assholes, Echo System, Scey-sur-Saône, 30 novembre à 20h30
https://echosystem70.fr/