Article publié à l’origine dans l’édition février 2018 du journal Diversions – consulter le PDF ici –
C’est dans le cadre de la saison du Centre d’Animation du Haut-Doubs, que le théâtre de Morteau accueillera un classique de Marivaux le 6 mars, Le jeu de l’amour et du hasard. Une adaptation qui fait honneur au texte classique du dramaturge, tout en l’ancrant résolument dans la modernité à travers sa bande son.
Le jeu de l’amour et du hasard le 6 mars 2018 au Théâtre de Morteau – Photo : Christophe CVootz
Pour en savoir plus sur Dorante, l’homme qui lui est destiné en tant qu’époux, la jeune Silvia se fait passer pour sa suivante Lisette. Mais Dorante a la même idée qu’elle, et prend les traits du valet Bourguignon. Quant aux deux domestiques, ils endossent les rôles de leurs maîtres. Dorante lui, ne sait pas que la servante dont il tombe amoureux n’est autre que celle qui lui est effectivement destinée… On ne compte plus les versions de ce grand classique du théâtre. Philippe Calvario reprend cette adaptation qu’il avait effectuée en 2009, ayant déjà par le passé évoqué les thèmes du désir et de la liberté dans ses précédentes mises en scène.
Dans Le jeu de l’amour et du hasard, Marivaux célèbre la jeunesse, sa fougue ainsi que son besoin éperdu de liberté. Dorante et Silvia veulent prendre en main leur destin, être libres de choisir qui ils épouseront, quitte à se travestir pour cela. Lisette et Arlequin ont soif de liberté eux aussi et l’expriment en endossant, momentanément, des habits de nobles. Marivaux traitait déjà, à l’époque, du thème de la lutte des classes ! Une liberté que fait aussi sienne Philippe Calvario en ponctuant la pièce d’extraits de musiques de Serge Gainsbourg – les passages les plus sensuels évidemment ! -, ramenant l’intrigue dans notre XXIe siècle, et prouvant, s’il en était encore besoin, que les grands thèmes traités dans le théâtre classique sont toujours d’actualité quelques siècles plus tard. Dans cette version, le marivaudage le dispute au théâtre de boulevard. Un décalage qui vient aussi du fait que les personnages disent leur texte avec un parlé d’aujourd’hui – Arlequin en particulier -. La mise en scène parsème également quelques éléments chorégraphiques, et si le décor rappelle un magasin d’antiquités avec meubles et objets anciens, le ton se veut résolument moderne !
– Manu Gilles –
Le jeu de l’amour et du hasard, Théâtre de Morteau, 6 mars à 20h30
Réservation office de tourisme : 03 81 67 18 53
www.morteau.org