Article publié à l’origine dans l’édition d’avril 2017 du journal Diversions (consulter le PDF ici)
Les planches du théâtre de La Coupole s’apprêtent à accueillir une grande figure du cinéma mondial, à travers l’hommage que lui rend le metteur en scène Daniel Colas. Sur près de soixante années, le spectateur a ainsi l’opportunité d’en apprendre davantage sur le créateur des chefs d’œuvre que sont Le Dictateur, Les Temps modernes ou encore Les Feux de la rampe.
Derrière le mythe Charlot, c’est d’abord Charlie Chaplin, l’homme avec ses qualités et ses défauts, ses exploits et ses défaites, qui a intéressé Daniel Colas. Car s’il eut des succès incontestables, Chaplin dut également faire face à une censure féroce et à une difficile transition du cinéma muet au cinéma parlant, sans oublier la fameuse « chasse aux sorcières » qui oblige l’acteur à regagner l’Europe, accablant ceux soupçonnés d’appartenir au Parti communiste en pleine Guerre Froide dans les années 50. Pas moins de dix comédiens sont nécessaires pour conter cette vie hors du commun que l’on peut aisément qualifier d’épopée, depuis l’Angleterre que Charlie Chaplin quitte très jeune jusqu’à ses dernières années.
Dans Un certain Charles Spencer Chaplin, les décors et les époques s’enchaînent, le metteur en scène opérant de fréquents voyages dans le temps, en s’appuyant sur des vidéos d’archives pour étayer son propos. Difficile en effet de faire sans la thématique de l’image, pour conter le destin de celui qui révolutionna en son temps le cinéma ! C’est Maxime d’Aboville, détenteur d’un Molière du meilleur comédien pour le théâtre privé dans The Servant, qui a la lourde tâche d’incarner Chaplin/Charlot. Il rappelle notamment à notre souvenir quelques scènes mémorables des films de Charlot, tout en campant à d’autres moments l’homme Charles Spencer Chaplin, qui contraste avec l’exubérant comédien.
– Paul Sobrin –
Un certain Charles Spencer Chaplin, La Coupole, Saint-Louis, 5 mai à 20h30
www.lacoupole.fr