Article publié également dans l’édition estivale 2017 de Diversions (consulter le PDF ici)
Pour sa quatorzième édition, la Guerre du Son avait annoncé un retour aux fondamentaux du festival. C’est chose faite avec une programmation qui s’en va explorer le rock sous toutes ses coutures, du funk le plus groovy au métal le plus bouillant.
Landresse accueillera ainsi les jeunes Mulhousiens de Last Train, groupe de l’Est de la France qui a pourtant acquis ces derniers mois une dimension nationale, au moyen de dates bien senties qui les ont notamment fait côtoyer quelques stades, mais surtout d’un rock’n’roll d’une efficacité redoutable. Depuis les premiers concerts – dont celui où nous les avions découverts en ce qui nous concerne, le Swimming Poule à Baume-les-Dames -, Last Train a affuté sa lame et ne sont jamais meilleurs qu’en live. En automne dernier sortait Fragile, un nouvel EP qui n’augure que du bon pour Last Train… et pour les festivaliers de la Guerre du Son cet été !
Tout comme Last Train qui ont bâti leur propre label – Cold Fame Records -, The Inspector Cluzo ont choisi eux aussi l’indépendance en allant s’exiler dans une ferme landaise. Lorsqu’ils ne produisent pas foie gras, confis et rillettes, ils vous démontent ainsi les tympans au moyen de leur rock groovy à souhait, auquel ils ajoutent une bonne dose de funk. Un rock animal, tantôt versant vers le garage, tantôt vers le blues, dont ils nous gratifiaient en 2016 au sein d’un double album qui portait bien son nom : Rockfarmers.
Quant à Tagada Jones, ils apporteront sur le plateau de Landresse leur nouvel opus, La peste et le choléra, sorti en mars et qui vient couronner vingt années d’activisme punk, pour évoquer des questions d’actualité brûlantes, des attentats à la guerre en Syrie, en passant par la situation économique dans l’hexagone. Les Tagada n’oublient pas leurs origines en distillant encore de ci de là quelques assauts davantage métal, et leur tournée qui vient de débuter s’annonce une nouvelle fois prête à dynamiter les consciences et les oreilles. De punk, il sera également question à Landresse avec la venue des Montbéliardais de The Rebel Assholes, l’occasion de rappeler que la Guerre du Son offre toujours une place de choix aux formations de la région. Quand à Mamadjo, gagnants du tremplin en avril, ils se produiront eux aussi à la Guerre du Son, apportant une touche de rock acoustique sur le festival. Les Nancéens de Snap Border reviendront à un rock plus électrique, tandis que le DJ set de Flesh apportera quelques couleurs drum’n’bass et dancefloor. On trouve aussi dans la programmation nos voisins alsaciens de Dirty Deep, qui pratiquent quant à eux un blues puissant et bien « roots », le genre de musique qui vous téléporte illico presto dans un champ, votre séant vissé sur un tracteur.
N’oublions pas également la venue de Bukowski, pour là encore un rock qui tire ses origines dans le métal, tout en ayant évolué vers des influences Stoner. En termes de métal pur et dur, les programmateurs de la Guerre du Son ont convié nos cousins suisses d’Eluveitie, qui depuis 2002 mêlent le rock métal à des couleurs celtiques et moyenâgeuses, écrivant parfois leurs textes en ancienne langue gauloise. Dépaysement garanti !
La Guerre du Son, Landresse, 14 et 15 juillet
www.laguerreduson.com