La compagnie Acrorap foulera les planches du théâtre de La Coupole ce samedi 29 avril. Elle y présentera sa création Opus 14, qui mêlera une fois encore une danse souvent explosive et acrobatique, comme peut l’être la danse hip-hop, mais qui s’abreuve aussi à la culture classique, s’appuyant sur une réelle dynamique de groupe et une réelle exigence chorégraphique.
Sur scène, seize danseurs. Une troupe soudée mais aussi des individus. Le chorégraphe Kader Attou, directeur du Centre chorégraphique national de La Rochelle, créait cette pièce en 2014 pour la Biennale de la Danse de Lyon, évoquant notamment l’existence de l’individu au sein du groupe. La troupe comme une micro-société où se jouent des luttes d’influences, des interactions et des dominations. Kader Attou fait partie de ces chorégraphes qui ont contribué à faire entrer le hip-hop dans les théâtres depuis une quinzaine d’années. De la culture hip-hop, il a gardé l’esprit contestataire et surtout cette tendance à pointer du doigt les dysfonctionnements sociaux. « À son origine, la fonction du hip-hop parle de ceux que l’on n’entend pas », explique le chorégraphe. Ici Kader Attou prend le parti de parler de la foule silencieuse, qui trouve cependant droit de cité, grâce aux artistes, sur les plateaux de théâtre. C’est d’ailleurs bien sur le plateau même que s’appuie le langage chorégraphique d’Opus 14, Kader Attou développant ici une véritable horizontalité dans sa danse.
Sur un sol couleur de glaise comme pour nous rappeler que le danseur puise son énergie dans la terre, la mécanique de la troupe se montre, comme toujours, bien huilée, les interprètes formant tour à tour une masse compacte, ou allant prendre leur liberté lors de solos, duos, trios aériens. Pièce marquant les vingt ans d’exercice du chorégraphe, Opus 14 fut pour Kader Attou une belle occasion de revenir sur son parcours, en déployant son vocabulaire dansé. L’une des forces de Kader Attou est d’avoir apporté l’esprit collectif du ballet au sein de la danse hip-hop, qui est d’abord affaire d’individualités. Dans ce quatorzième ballet, la narration – telle qu’il avait pu la pratiquer dans son précédent spectacle The Roots – s’efface au profit d’une danse poétique, où les corps disent davantage que le récit. L’absence de sens du titre, – Opus 14 comme l’on écrirait « quatorzième pièce » -, et un décor pour une fois nu, exceptées les volutes dessinées au sol et en fond de scène par le scénographe Olivier Borne, concourent à faire de ce ballet le lieu de l’expression du langage de Kader Attou dans sa forme la plus pure.
Paul Sobrin
Opus 14, La Coupole, Saint-Louis, 29 avril à 20h30
Tarifs :Plein parterre : 25 € / Plein balcon : 22 € / Réduit adultes : 20 € / LudoPass, Carte Culture& VitaCulture : 6 € et 5 € / Tarif spécial Opus 14 (de 10 à 20 ans) : 5,50 €
Billetterie : Achetez vos places en ligne : http://www.guichetnet.fr/theatrelacoupole/index.html ou par mail : billetterie2017@theatrelacoupole.fr ou par téléphone au 03 89 70 03 13
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