> Retrouvez H-Burns le 20 mai à la salle Echo System à Scey-sur-Saône
Article publié à l’origine dans l’édition de mars 2017 du journal Diversions (consulter le PDF ici)
Depuis ses débuts il y a tout juste dix ans, Renaud Brustlein mène une carrière exemplaire qui puise son inspiration dans la culture américaine et souvent à contre-courant de ce que veulent imposer les modes musicales. Et Kid We Own The Summer va marquer encore une fois un changement de direction.
Avec les premiers accords de Songs From The Electric Sky, on découvrait un artiste en plein trip dylanien, qui aura rapidement une suite à peine moins dépouillée. Le Valentinois sentait alors qu’il avait fait le tour du genre pour ajouter un peu plus d’électricité à son style, ce qui débouchera sur deux productions totalement nineties, Off The Map et Night Moves, enregistrés chez les références du genre, Steve Albini et Rob Schnapf. Avec ce dernier, on sentait que leurs chemins allaient de nouveau se croiser. Il n’y aura pas fallu longtemps puisqu’une nouvelle fois, Kid We Own The Summer aura été mixé à Los Angeles chez le producteur d’Elliott Smith. Mais c’est le seul point commun avec son prédécesseur. Comme après sa période folk, Brustlein semble être arrivé au terme du style rock indé de la fin du siècle dernier et s’est remis à écrire pour donner naissance à un album complètement différent de ce qu’il avait pu faire jusqu’ici.
Le musicien s’ouvre à des arrangements synthétiques, avec des boucles électro et des boîtes à rythmes pour arriver à des morceaux cold wave (I Wasn’t Trying To Be Your Man, Naked). Mais on ne peut pas réduire Kid We Own The Summer à un seul style musical. On est surtout devant un album ambiant, d’où se dégage une atmosphère nostalgique, celle de l’adolescence insouciante (le titre éponyme), des amours éphémères (White Tornado) et où les images défilent à la manière d’un road trip (Minor Days). Album subtilement arrangé, on y découvre quelque chose de nouveau à chaque écoute, une guitare qui file (Turn On The Party Lights), les cordes de l’ami Bertrand Belin (la magnifique We Could Be Strangers) ou une parenté logique avec Springsteen (This Kind Of Fire). Avec cette B.O de Teen Movie, H-Burns signe finalement son album le plus adulte, où il marie le storytelling du folk à la modernité des instruments synthétiques. Et offre tout simplement un grand disque.
– Florian Antunes Pires –
> Retrouvez également une interview réalisée avec H-Burns en 2015