> Article publié à l’origine dans l’édition de mars 2017 du journal Diversions (consulter le PDF ici)
Retrouvez le groupe ce samedi aux Passagers du Zinc à Besançon, et à la Rodia le 9 mars en première partie de Shannon Wright
ROCK
Vouhvoue
En quelques mouvements lents mais précis empruntés au binaire épuré, Go Spleen a pris ses quartiers d’hiver au bord d’un lac gelé. On s’habillera donc en conséquence. Mais la tendance est au réchauffement clématite (visez la pochette…), toutes guitares dehors, au nombre de deux en fait, plus une basse (donc ça fait trois), le quartet bisontin n’exclut pas les ronds dans l’eau du violoncelle pour faciliter le passage à gué. Faire le guet depuis le ponton, envisager la traversée d’une jungle fiévreuse comme un samedi soir, franchir le trou noir à coups d’accords ravageurs. D’accord ça se décline en variations vertes, ça étrille aux encolures, rien que des originaux. Les amplis chauffés au rouge vif le tout rythmiquement impeccable, implacable. Un groupe d’enfer au paradis rock. Go Spleen, le spleen y connaissent pas, les fûts et les timbales mixés devant comme pour affirmer qu’ils en ont sous la pédale de grosse caisse. Certains pourraient trouver ça indécent mais c’est balèze. C’est vous qu’avez raison les mômes… Les versions définitives gravées-là ont été enregistrées live au Wild Horse Studio à Besançon et ça se cabre dès l’intro. Sur le seuil de ce sacré club de jazz, vocabulaire universel exigé, les voix libérées avec classe et sans retenue racontent des histoires happiness we wonder. Et c’est bon d’avoir le spleen.
– Pascal Vernier –