Embarquement immédiat pour la Martinique pour le prix (modique) d’un concert.
Dans le cadre de la saison numérique du Département du Doubs, Chassol était hier soir à la Rodia, accompagné à la batterie de son poto Mathieu Edward.
Si à l’écoute de son dernier album sorti en 2014, Big Sun, les mauvaises langues avaient pu qualifier Chassol de Michel Legrand de la Martinique, l’album gagne une dimension et une profondeur supplémentaires en live, grâce aux images filmées sur l’île diffusées sur un écran en arrière plan alors que claviers et batterie se font face, se répondent et s’accompagnent afin de nous offrir bien plus qu’un simple concert : la meilleure soirée diapo dont on pouvait rêver.
Le spectacle commence avec des sifflements d’oiseaux qui nous font pousser des ailes et nous mènent à Fort de France où nous rencontrons différents personnages, nous dansons sur un gimmick d’« organe phonatoire » avant d’atteindre l’acmé avec ces images de Carnaval : danseurs costumés au ralenti, sublimés par les notes de Chassol qui semble revivre avec une intensité non feinte son voyage musical.
Loin de toute vulgarité ou folklorisme, poétique et mélancolique, le Carnaval de Chassol, c’est Easy Rider dont Peter Fonda et Dennis Hopper seraient ressortis indemnes avant d’enfiler leurs masques de singes pour enchanter nos soirées hivernales. Chassol et son talent, sa fougue et sa modestie ouvre en fanfare l’année concerts 2017 !
Aurélia Aubry