> Article publié à l’origine dans l’édition de février 2017 du journal Diversions (consulter le PDF ici)
Le Théâtre de Marionnettes de Belfort proposera la 26ème édition de son festival Le Solstice de la Marionnette, du 17 février au 3 mars prochains. Une nouvelle fournée de spectacles programmés par la compagnie Une Poignée d’Images, qui a convié des compagnies venues de France et d’ailleurs – Belgique, Israël, Italie – pour des propositions artistiques aux thématiques variées qui nous transporteront des toits de la ville jusqu’au grand océan, en passant par la forêt avec la nouvelle création d’Une Poignée d’Images, Arwen et le géant dont Diversions vous parlait à l’automne dernier.
Grande nouveauté pour cette édition 2017 du Solstice, le Théâtre de la Marionnette inaugure le prix Solstice, soutenu par la Fondation d’Entreprise de la Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté. 5000 euros seront ainsi attribués à la compagnie lauréate, parmi les artistes conviés au Solstice 2017, après délibération d’un jury composé de professionnels et d’un spectateur – ou spectatrice ! -. Une manière de porter le nom du festival et du Théâtre de Marionnettes par-delà les frontières de la Franche-Comté. Ce premier prix Solstice est aussi l’occasion pour le TMB de soutenir les compagnies. Lors de la conférence de presse de ce matin, Marie Rochette de Lempdes, en charge de la culture à la Mairie de Belfort, a réaffirmé son soutien au Théâtre de Marionnettes. L’élue a également rappelé la volonté de la municipalité de soutenir le développement des talents locaux et s’est félicitée des partenariats menés entre les structures culturelles de la ville. « Il y a des travaux en commun et c’est une de nos forces ».
C’est la compagnie De fil et d’os qui inaugurera le festival avec Cœur cousu, adaptation d’un extrait du roman de Carole Martinez paru en 2007. Histoire de filiation, de mères en filles, dans le secret des cuisines, les recettes que l’on se passe de génération en génération, mais aussi le secret des peines et des douleurs. « Leurs plaintes sont passées dans les soupes : larmes de lait, de sang, larmes épicées, saveurs salées, sucrées », peut-on lire dans le roman. Dans son village du sud de l’Espagne, on prête à Frasquita une réputation de magicienne, dont les pouvoirs s’incarnent dans les vêtements qu’elle coud et les objets qu’elle brode. Julie Canadas nous transporte ainsi dans un univers de magie/sorcellerie, entre théâtre de marionnettes et d’objets.
En matière de récit féérique, on retrouvera ensuite, les 19 et 20 février, la création 2016 d’Une Poignée d’Images, que Diversions vous avait présentée en vidéo en octobre dernier, l’histoire d’un gentil géant qui rencontre la petite fée Arwen, savant mélange entre marionnettes et vidéo. D’Une Poignée d’Images, on retrouvera également, les 26 et 27 février, L’Odyssée de Moti, le jeune et facétieux mammouth, ainsi que Le fantôme de Canterville le 28 février, adapté d’une nouvelle d’Oscar Wilde, et La ballade de Petit Ours les 2 et 3 mars. Mais si le conte tiendra une bonne place lors de ce Solstice 2017, le spectacle vivant saura aussi nous sensibiliser à nos travers contemporains, comme avec Toi du monde, qui les 21 et 22 février s’en ira fouiller la grande ville et ses toits, pour « parler aux enfants de la vie et de ses montagnes et surtout ne pas leur mentir », comme le dit Serge Boulier. Dans Toi du monde, un ramoneur fait découvrir à une petite fille un univers qu’elle ne soupçonnait pas, peuplé de personnages divers, l’occasion pour le Bouffou Théâtre à la Coque d’évoquer tour à tour la maladie, le handicap, la solitude… Le Solstice de la Marionnette est aussi l’occasion de découvrir de nombreuses disciplines, et si Serge Boulier, s’inspirant d’un conte d’Andersen, recourt notamment au clown et au mime, Laura Kibel utilise quant à elle… ses pieds, ses mains, ses genoux pour donner vie à ses personnages dans Au pied d’humour, à découvrir le 2 mars.
Chaque compagnie invitée parle donc avec ses propres mots et ses propres techniques des hauts et des bas de l’existence. Avec ses Histoires minuscules – 28 février et 1er mars -, Annie Point illustre les difficultés auxquelles chacun doit faire face en mettant en scène des animaux, tandis que le Train Theater, avec Une mauvaise journée pour Morris McGee, fait naître à la scène des personnages de papier – 1er mars -. Avec Silence, le Night Shop Theatre nous présentera quant à lui des personnages empreints au contraire d’un réalisme saisissant pour aborder le thème de la vieillesse, avec le couple que forment Jean et Elise, cette dernière perdant peu à peu la mémoire – à suivre au Théâtre Louis Jouvet le 25 février -. Pour s’envoler dans les cieux avec la jeune Bella dans le grand tourbillon de la vie – en compagnie du Clan des Songes le 23 février prochain – ou suivre le conte initiatique du Théâtre Burle avec Mô – 24 février -, poussez donc la porte du Théâtre de Marionnettes de Belfort ! Le dernier spectacle, qui sera donné le vendredi 3 mars, délaissera la parole au profit des émotions visuelles pour nous dépeindre le périple de Lucile qui reçoit un jour la cocasse mission de ramener un poisson dans l’océan. Démarre alors un road movie pour le moins original, dans lequel Géraldine Carpentier Doré se fait tour à tour clown, comédienne, marionnettiste et même musicienne, lorsqu’elle caresse son accordéon pour rythmer le voyage de Lucile et son nouvel ami poisson. Un spectacle tout public pour clôturer cette nouvelle édition du Solstice de la Marionnette.
– Dominique Demangeot –
26ème Solstice de la Marionnette, Théâtre de Marionnettes, Belfort, du 17 février
au 3 mars –
Programme complet : http://marionnette-belfort.com