> Article publié à l’origine dans l’édition de février 2017 du journal Diversions (consulter le PDF ici)
C’est dans le cadre de la saison L’Artiste numérique, initiée par le Département du Doubs, que la compagnie 1 Des Si présentera le 31 janvier à Morteau sa dernière création, Wormhole, qui met une fois encore au défi les sens du spectateur.
En résidence à Viadanse, Centre chorégraphique national de Bourgogne Franche-Comté à Belfort, la compagnie nous a présenté récemment son spectacle en fin de création, avant la première du 31 janvier à Morteau. Déjà avec son précédent spectacle, intitulé 2#Damon, la troupe bisontine 1 Des Si brouillait les pistes et la silhouette du danseur, à travers un travail minutieux autour de la relation corps/lumière sur un plateau. Avec Wormhole, le chorégraphe Étienne Rochefort pousse encore plus avant ce concept, même si ici la lumière est moins présente. « Notre objectif est de défier la perception, d’emmener le spectateur dans un univers nouveau sans point d’ancrage », explique Étienne. Wormhole, c’est notamment le trou noir, cet endroit de l’univers où tout est aspiré dans le néant, où les lois de la physique n’ont plus cours. Étienne Rochefort parle d’ailleurs également d’une recherche sur « l’altération de la réalité ».
Wormhole, répétitions à Viadanse, Belfort, le 13 janvier dernier – Photo : Diversions
Étienne et son équipe explorent le mouvement dans sa fragmentation et défragmentation. « On est toujours dans cette optique de créer des climats qui se rapprochent des sensations qu’on peut avoir quand on regarde des films », explique Étienne. « L’idée est aussi de voir comment sur un plan chorégraphique principalement, à la différence de 2#Damon, on peut essayer de faire ressentir ce que cela fait quand on est perdu dans un trou noir », souligne Jérôme Douablin de la compagnie 1 Des Si. « Le travail spécifique de la compagnie est aussi de le montrer dans les effets de corps ». La création de Wormhole marque aussi une étape dans la vie de la compagnie, Étienne décidant de travailler ici avec plusieurs danseurs, « pour que certains procédés puissent être développés. Les corps représentent une énergie, et avec un corps, cela marche beaucoup moins bien qu’avec cinq ! ». La question de la transmission se pose aussi pour Étienne qui souhaite « transmettre un travail spécifique qui est le nôtre, que les danseurs puissent recevoir ma patte en termes de danse ».
– Dominique Demangeot –
Wormhole, Théâtre de Morteau, 31 janvier à 20h30 – www.morteau.org
www.saisonscap25.fr
> Présentation de la Saison numérique dans le Doubs par quelques-uns de ses acteurs