Bâle – Pollock Figuratif au Kunstmuseum jusqu’au 22 janvier 2017

Jackson Pollock (1912-1956) est en ce moment à l’honneur à Bâle. Le Kunstmuseum choisit l’angle peu exploré de la figuration pour rendre hommage au grand peintre américain de l’expressionnisme abstrait. Depuis le milieu des années 1930 jusqu’à sa disparition accidentelle en 1956, l’œuvre figurative de l’artiste est ainsi mise en lumière à l’occasion de cette exposition, entre classicisme et baroque.

Pollock Figuratif au Kunstmuseum de Bâle

Photo : Julian Salinas

 

Connu pour son abstraction et sa technique du dripping – dont on a tout de même quelques exemples en fin d’exposition -, Jackson Pollock a cependant également travaillé le figuratif, en particulier au début de sa carrière. Une centaine de peintures et travaux sur papier témoignent, dans le nouveau bâtiment du Kunstmuseum, de cette facette peu mise en avant du dernier des frères Pollock. Les premières œuvres présentées, datant des années 30, sont majoritairement des dessins en grand format, réalisés au crayon de couleur, qui s’abreuvent, chez le jeune artiste, à la source d’influences diverses, du paysage à la figuration libre. Plus loin, on part à la découverte du Pollock sous l’influence du Guernica de Picasso qu’il découvre à New York en 1939, une rencontre décisive pour l’artiste qui le propulsera dans l’art moderne.

Naked Man with knife

Naked Man with knife de Jackson Pollock

Dans sa jeunesse, l’élève Pollock sera notamment influencé par son professeur Thomas Hart Benton à l’Art Student League de New York et les scènes rurales de ce dernier, dépeignant notamment le Midwest américain. Les œuvres présentées reflètent une riche diversité de médiums, entre dessins, gouache, huile, pastel… Loin des paysages bucoliques du Midwest, la peinture figurative de Pollock n’est pas sans recéler une certaine tension, voire une violence à l’image de Naked Man with knife, qui traduit l’esprit tourmenté de l’artiste qui le mènera sur la route de l’alcool et de la dépression. Une œuvre inspirée d’un tableau du peintre mexicain José Clemente Orozco, illustrant la lutte fratricide entre Abel et Caïn. L’Amérique latine, et en particulier les peintres muralistes mexicains des années 30 et 40, auront en effet une influence importante sur la peinture de Jackson Pollock.

L’artiste tentera de dompter ses démons à travers ses Psychoanalytics Drawings – il suivra aussi, en vain, une thérapie psychanalytique -. Animaux, totems inspirés de l’art amérindien, nus féminins composent ces feuilles. En complément de l’exposition, le film Jackson Pollock réalisé par Ed Harris offre un éclairage intéressant sur l’œuvre de l’artiste américain que beaucoup ont qualifié, à raison, de maudit.

Pollock Figuratif, Kunstmuseum, Bâle, du 2 octobre 2016 au 21 janvier 2017
www.kunstmuseumbasel.ch

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