La Kunsthalle Basel accueille jusqu’au 12 février l’exposition de Lynette Yiadom-Boakye, des peintures qui nous présentent une galerie de personnages devenus la marque de fabrique de la jeune artiste londonienne. Elle propose ici sa première exposition individuelle dans un musée suisse, présentant ses tableaux les plus récents.
Son inspiration, Lynette Yiadom-Boakye la tire de la vie quotidienne, ici un chandail aperçu dans une devanture de magasin, là une pose dans un journal qui ont été les déclencheurs de nouvelles toiles. L’artiste est également poète, et comme elle le dit elle-même, elle peint à l’huile ce qu’elle ne peut écrire, et écrit ce qu’elle ne peut peindre. Mais Lynette sait aussi laisser le champ libre au spectateur. Si ses personnages se teintent de réalisme, il est cependant difficile de les catégoriser clairement, les situer à une époque donnée. Avec ces portraits au style affirmé, qu’elle souhaite intemporels, Lynette Yiadom-Boakye nous accorde la liberté nécessaire pour inventer nos propres histoires, les histoires de ces individus que nous rencontrons sur les toiles. D’autant que l’ambiguïté est parfois de rigueur, dans ces poses et ces attitudes qui peuvent revêtir plusieurs sens.
Son style, qui se nourrit des influences classiques – Lynette s’étant notamment formée à la Royal Academy of Arts de Londres et ayant recours à des techniques traditionnelles comme l’usage de diptyques – n’est cependant pas exempt d’originalité, lorsqu’elle opère des recadrages, effectue des zooms sur les scènes, ou laisse la toile nue transparaitre derrière son sujet. Dans ses accrochages qu’elle supervise toujours elle-même, l’artiste positionne ses tableaux de manière à ce qu’il y ait une réelle proximité avec le visiteur. Une belle rencontre à faire jusqu’au 12 février prochain à la Kunsthalle Basel.
Lynette Yiadom-Boakye – A Passion To A Principle, Kunsthalle Basel, Bâle, du 18 novembre 2016 au 12 février 2017
www.kunsthallebasel.ch/exhibition/lynette-yiadom-boakye/
Pour aller plus loin dans le travail de Lynette Yiadom-Boakye, retrouvez la vidéo d’une rencontre en compagnie d’Elena Filipovic, directrice de la Kunsthalle de Bâle et Josef Helfenstein, directeur du Kunstmuseum Basel