Depuis l’an passé, le Festival Détonation, voyant son succès s’accroître, a dû délocaliser ses scènes en extérieur du côté de la Friche, lui permettant de recréer l’ambiance véritable d’un festival. Qui dit plusieurs scènes dit plusieurs ambiances au plus grand bonheur des festivaliers qui ont été encore nombreux cette année. Pour notre part nous avons jeté notre dévolu sur le trio texan Night Beats dont nous vous parlions il y a quelques temps lors de la parution de leur excellent album Who Sold My Generation.
Il est un peu plus de 23h lorsque Danny Lee Blackwell (chant/guitare), Jakob Bowden (basse) et James Traeger (batterie) investissent la scène Etincelle prêts à en découdre avec le public qui se rassemble peu à peu pour se réchauffer certes, mais pour également prendre une bonne dose de riffs dans les oreilles. Le trio ouvre le bal avec As You Want et son refrain simple et entêtant histoire de nous faire rentrer dans la danse gentiment pour ensuite venir nous assommer à l’aide du riff vénéneux de Turn The Lights. Les trois pistoleros nous ont ainsi pris en tenaille et attirent toute notre attention sur leur performance sans aucune retenue. On (re)découvre les compositions de Who Sold My Generation tels que le garage sulfureux de No Cops prenant d’autant plus des airs du Black Rebel Motorcycle Club (rappelons que Robert Levon Been a produit la dernière galette…) ou encore l’interlude psychédélique de Porque Manana qui nous transporte dans une ambiance western lancinante. Quoi de plus normal pour ces Texans aux allures de cowboys redneck arborant fièrement stetsons, moustaches, rouflaquettes, santiags ou encore Jack Daniel’s et flasque de gin( tequila ? )… Le trio enchaine les morceaux en alternant entre garage psychédélique (H-Bomb), surf (Bad Love), soul (Power Child) ou plus étonnement blues possédé avec l’excellente reprise de Bo Diddley Mamma, Keep Your Big Mouth Shut. Seule ombre au tableau, le final d’Egypt Berry, morceau qui clôturait brillamment leur dernier opus, ici malheureusement bâclé par manque de temps de scène certainement (on peut voir le chanteur/leader Danny Lee Blackwell réclamer un morceau supplémentaire avec le staff…).
Néanmoins Night Beats aura démontré ce soir sa puissance scénique avec des morceaux qui se révèlent efficaces, interprétés intensément et sans artifices. Le trio quitte la scène sur les rotules. Dommage on aurait bien aimé en voir plus. Une prochaine fois on l’espère…
Johan Perrin