La deuxième soirée du festival la Guerre du Son a été plus longue que la première, commençant une heure avant. La configuration était modifiée et la programmation enrichie d’un groupe de plus que la veille. Il y avait aussi la petite scène « Découverte », éloignée, qui déplaçait les spectateurs attendant les artistes de la scène principale.
A 19h le soleil était quasi horizontal mais encore propre à égayer le cadre champêtre de Landresse. Un air de vacances planait, quelques gens accoudés aux tables avec un verre, entre amis. D’autres personnes patientaient, assises sur l’herbe tandis qu’une petite demi-heure après, la douce musique d’un reggae-roots sympathique émana de la scène. Le groupe Sonith proposait un concert dans la plus pure tradition rasta, l’after beat donnant la bonne cadence, les morceaux allègrement chaloupés.
Sonith montrait une facette de cette soirée déclinée entre le reggae et le metal brut. Ce samedi ambivalent tranchait donc avec les concerts de la veille qui avaient, eux, produit des sonorités hybrides. Le groupe a pu se réjouir d’avoir conquis le public d’un festival de rock – surtout en ouvrant la soirée -. Il suffisait de voir les musiciens au stand merchandising après la prestation pour s’en rendre compte. Ils étaient très sollicités par les dédicaces ou pour des selfies. Sur scène, ce combo émergent créé en 2010, n’a joué que les morceaux de son prochain album. Une seule chanson du premier a été présentée. Depuis le précédent opus, les accents roots se sont amplifiés et le caractère plus mûr était le moteur du concert. « On est déjà en train de préparer le troisième album », confiait le groupe lorsque Diversions l’a interrogé. Les membres de Sonith définissent leurs influences comme venant également de l’Afrique. Pourtant à Landresse, les inspirations jamaïcaines semblaient largement dominer. Quand à la tête d’affiche reggae de la soirée, Naâman, il a convié le chanteur de Sonith et le reste du groupe sur quelques morceaux à la fin de son concert… Bonne ambiance à la Guerre du Son 2016 !
Si les deux concerts de reggae ont su briller d’exotisme, les rockeurs se sont de leur côté arraché les tripes. Il y avait l’incontournable Eths, groupe marseillais dont les poussées lancinantes de voix et la touche féminine ont déchiré la nuit. En accord avec la voix puissante de la chanteuse, les guitares ont tenté d’étourdir la foule à coups d’inoxydables riffs. Un peu avant, les Francs-Comtois de Blanker Republic avaient aussi enflammé Landresse avec un garage rock sur-mesure. L’énergie, l’inspiration et l’identité du groupe viennent de la scène et c’est ce qu’exprimait le concert. « On est un groupe de live et on veut que ça se sache », dixit le chanteur à Diversions. Les musiciens entendent enregistrer leur second EP sur ce modèle, lorsqu’ils seront de retour en studio fin août. Le leader estime que le premier disque ne leur ressemble pas assez : « On était sur de l’enregistrement de chansons de type album, et sans vraiment se soucier du live », avoue-t-il. Dans l’élan scénique, le groupe recherche la symbiose.
Frédéric Dassonville