Le NoLogo rempile pour une quatrième édition du 12 au 14 août 2016 et le concept initial de ce temps fort à l’entrée du Jura, aux Forges de Fraisans, est désormais compris de tous. L’initiative d’indépendance complète (sans sponsors ni logos) impose son style, avec l’aide d’acteurs locaux et la poursuite d’une éthique qui met en avant les forces vives locales.
Michel Jovanovic et Florent Sanseigne, co-directeurs du No Logo Festival, lors de la conférence de presse du 31 mai – Photo : Diversions
Comme le rappelait le directeur Florent Sanseigne lorsque nous l’avons interrogé : « Si la programmation se veut internationale, on n’oublie pas d’où on vient ». D’autant que 50 % des visiteurs sont issus de la région. La qualité première du festival NoLogo est de proposer en Franche-Comté en général, et en terres jurassiennes en particulier, des têtes d’affiche uniques. On aura droit cette année notamment à Damian Marley et Morgan Heritage (le 12 août), Inner Circle, Israel Vibration et Dub Inc (le 13 mai), ou encore Alborosie (le 14 août). Même s’il ne figure pas au tableau cette fois-ci, Alpha Blondy demeure le parrain du festival et il continue à le soutenir. Mais surtout, NoLogo affiche clairement la volonté de présenter de nouveaux groupes au public. Par tradition, c’est un artiste franc-comtois qui ouvrira les concerts. Aujourd’hui il apparaît plus évident qu’au NoLogo, l’émergence et les acteurs locaux du mouvement reggae tiennent un rôle prépondérant.
Inner Circle au No Logo Festival 2016 – Photo : DR
La conférence de presse 2016 était elle-même dirigée en ce sens. Diffusée en simultanée sur les réseaux sociaux, celle-ci a proposé un show case d’artistes représentatifs de l’esprit souhaité. A la différence près que les musiciens ont joué en acoustique. Toutefois, la dimension internationale s’est élargie, et démontre clairement les ambitions du festival. On retrouvera ainsi un spectre ethnoculturel allant des USA jusqu’à l’Italie, en passant par le Brésil, la Nouvelle-Zélande, la France ou la Jamaïque. Lorsque le festival a été créé, il apparaissait comme aventureux voire gourmand. L’histoire lui a donné raison. Et désormais, même nourri par des envies d’aller plus haut, son projet s’inscrit dans une continuité à part entière. Rien n’a fondamentalement été modifié, « on a fait qu’améliorer les choses », précise Florent Sanseigne. En effet, la programmation est davantage chargée et tournée vers différent pays, mais elle ne s’éloigne pas des sonorités qui entourent le reggae.
Flavia Coehlo – Photo : DR
Fort de 30 000 entrées payantes l’an dernier, le festival a procédé à des aménagements pour augmenter la jauge, avec l’objectif d’atteindre 36 000 visiteurs. L’espace de restauration a par exemple été agrandi. On y trouvera diverses spécialités. Un endroit de repos à l’entrée du festival sera de surcroît à la disposition des spectateurs qui recherchent un peu de calme entre les concerts. Mais vivre ensemble dans un projet commun « change complètement la vie d’un village comme Fraisans », pointe le directeur. C’est dans cette optique que le camping aura cette année une véritable envergure. Entre autres il comprendra une garderie et une garde d’objets de valeurs. Les confortables tipis seront à nouveaux dressés. Florent Sanseigne assure qu’une enquête a été faite auprès de festivaliers. Il en ressort que « le camping est un point important d’amélioration pour les années à venir », en conclut-il. Ce lieu s’étoffera alors sur 65 000m2, le double des éditions précédentes. Il est voué à occuper davantage de terrain, et sa capacité de fréquentation sera augmentée, passant de 6 000 à 8 500 personnes qui pourront également batifoler à l’occasion d’afters. Les festivaliers qui dormiront sur place auront en effet droit à une programmation entre 10h et 15h au sein du camping. Ces animations ont vocation à motiver la rencontre et le débat autour de différentes thématiques. Les sujets seront justement amenés par des diffusions de documentaires, pour faire connaître la Jamaïque et la musique jamaïcaine. L’enjeu sera d’échanger sur des faits de société. Les organisateurs estiment que le festival n’est pas qu’une série de concerts et des gens autour. La sensibilisation environnementale sera artistique, grâce à la proposition de plasticiens qui vont puiser dans les 27 tonnes de déchets que produisent les festivaliers de NoLogo chaque année. Enfin dans un esprit participatif, le public pourra de plus s’adonner à la construction d’une fresque.
Frédéric Dassonville
No Logo Festival 2016, Les Forges de Fraisans, du 12 au 14 août
http://nologofestival.fr