C’est dans la petite commune de Saône-et-Loire, Mervans, que l’association Miam organise depuis 21 ans Europopcorn. La Bresse a aussi son festival et accueille cette année deux soirées aux esthétiques musicales variées.
Le vendredi 17 juin, le ton sera définitivement rock avec quatre formations pourtant très différentes les unes des autres. En tête d’affiche, on retrouvera le groupe désormais mythique de Didier Wampas. Avec ses compagnons, le trublion du rock publiait en 2014 Les Wampas font la gueule, un titre à ne surtout pas prendre au premier degré. Les Wampas pratiquent en effet toujours le rock’n’roll, qu’ils teintent d’une ironie mordante, cultivent l’esprit punk au moyen de brûlots rock français à l’image de Valérie et Je voudrais, conchient la variété française dans Mars 78, jouent les crooners sur Julie London… Récemment retraité de la RATP, Didier Wampas n’a pas fini de l’ouvrir !
Autre invité de marque pour cette première soirée, le groupe Luke. Les Bordelais revenaient l’automne dernier dans les bacs avec Pornographie, et prouvaient que leur rock avait conservé la fibre revendicative des débuts grâce aux textes de Thomas Boulard. Si le constat est plutôt désabusé, entre les nationalismes galopants et la sphère politico-médiatique douteuse, les titres sont férocement rock, nés pour être assénés, crachés sur scène. En début de soirée, The Blanker Republic et Blank – vainqueur du tremplin Europopcorn 2016 – seront là pour chauffer le public et faire surtout honneur à la jeune génération rock.
Le samedi 18, Europopcorn prendra des allures davantage décalées et métissées musicalement parlant. Citons d’abord le Collectif 13, une Dream Team de la scène française avec des membres de formations aussi diverses que La Rue Kétanou, Tryo, No one Is Innocent… Une envie féroce de vivre la musique collectivement et de proposer au public un univers protéiforme oscillant entre rock, reggae, chanson et électro – DJ Ordoeuvre fait partie du voyage -.
Autre OVNI musical à découvrir, Soviet Suprem, qui joue à fond la carte du second degré… et de l’imagerie soviétique ! Leur bien nommé deuxième album, L’Internationale, mélange les genres et augure de concerts furieux. Les sonorités russes et tziganes côtoient le hip-hop et l’électro-swing, dans cet album fait avant tout pour danser, avec le duo R-Wan (Java) et Toma Feterman (La Caravane Passe). Sylvestre Staline, John Lénine et DJ Croute Chef seront là pour vous prouver qu’ils méritent bien leur surnom de Beastie Boys des Balkans !
Les programmateurs de l’Europopcorn ont eu également la bonne idée d’inviter Skip&Die, formation proposant une musique hybride entre dub, reggae, rock et électro, qui de plus se fera rare sur les scènes françaises cette année. Le festival vous réserve enfin sa découverte : J-Zèle, jeune chanteur nantais qui fait naviguer ses textes entre les univers reggae, folk, swing. « Une vraie découverte qui fait du bien », dixit les organisateurs !
– Manu Gilles –