Ce dimanche 24 avril, la Fondation François Schneider propose à Wattwiller une visite de son exposition Plongeons, en compagnie de certains des artistes exposés. L’occasion pour Diversions de poursuivre la publication de ses entretiens avec des participants à l’exposition, cette fois avec Clémentine Iaia, qui présente une installation composée d’un plongeoir placé en hauteur et d’une vidéo.
En quatrième année à la HEAR de Mulhouse, diplômée des beaux-arts de Lyon en juin dernier, Clémentine n’est pas présente par hasard à la Fondation François Schneider. « Cela a fait immédiatement sens car de 2013 à 2015 j’ai passé deux ans à faire des recherches sur la thématique de la chute, et à mettre en relation l’univers du skate board avec celui de Milan Kundera », explique Clémentine. Elle cite notamment ici l’artiste Raphael Zarka qui a souvent exploré l’univers du skate board. Clémentine propose une installation, deux travaux différents qui sont pourtant présentés conjointement, et font écho à la pièce d’une autre étudiante conviée à Plongeons, Elise Grenois. « Je voulais dans un premier temps travailler sur l’espace du plongeon, la piscine ». Clémentine a souhaité également exploiter la tension créée selon elle par ce plongeoir, accroché à quatre mètres de hauteur dans l’une des salles de la Fondation François Schneider. Manière aussi de mêler deux esthétiques, « quelque chose de poétique et une esthétique vidéo, quelque chose de virtuel, plus cheap dans les moyens ». La vidéo figure une étendue d’eau, la destination de toute personne placée sur un plongeoir. Sauf qu’ici, les repères sont bousculés, les matières aussi, l’eau étant figurée par une succession de pixels vidéo. Avec Élise Grenois, qui propose quant à elle une ligne de verre, sorte d’horizon comme celui que l’on pourrait contempler depuis un plongeoir, Clémentine investit donc une partie de l’espace de la fondation, un périmètre qu’elle souhaite immersif mais aussi « contemplatif, dans lequel l’imagination est sollicitée ».
« J’ai décidé de présenter une installation à grande échelle parce qu’on n’a pas forcément les moyens de la faire à l’extérieur », explique l’étudiante arrivée à la HEAR à la rentrée dernière, une nouvelle étape dans son apprentissage, et même un virage assez radical. Venant du design d’espace, Clémentine Iaia a réellement souhaité changer d’orientation, choisissant les arts « pour avoir davantage de liberté et pouvoir travailler la vidéo et le son. C’est pour cette raison que je suis venue à Mulhouse ». D’autres projets sont déjà en préparation pour Clémentine, un film en duo avec une amie des beaux-arts, ainsi qu’un autre à Montréal. « Je voudrais profiter de ces années à l’école pour le terminer et par la suite continuer à voyager et continuer à filmer, toujours dans la thématique de la chute ». Le film se déroulera dans le monde des joueurs de hockey sur glace. « Il y a toujours cette idée de déséquilibre d’un sport de glisse ». C’est également la dimension tragique de la chute qui intéresse Clémentine. « Je veux aussi montrer des paradoxes dans certains sports par exemple pour les joueurs de hockey sur glace, des joueurs très masculins, très forts et un sport très violent, et ces moments après le match, beaucoup plus fragiles, c’est ce qui m’intéresse : montrer des paradoxes ».
Exposition Plongeons, Fondation François Schneider, Wattwiller, du 5 mars au 29 mai 2016
www.fondationfrancoisschneider.org
> Retrouvez également :
Yvan Rochette
Camille Grosperrin
The Fine Art Collection