L’univers musical de Besançon se compose d’associations fortes, s’inscrivant chacune dans un courant particulier. Uppertone catalyse pour sa part, depuis un bon moment, les esthétiques de la culture jamaïcaine. En plus d’une émission de radio sur Radio Campus Besançon, des accompagnements d’artistes dans leur développement, ou encore du conseil auprès de programmateurs d’événement, elle produit et propose ses propres concerts. Uppertone arrose certes la Franche-Comté, mais elle sait également se faire entendre au-delà. Ce qui lui vaut sa capacité à attirer des artistes nationaux et internationaux. Samedi 26 mars à La Rodia, Uppertone fêtera ses 13 ans.
Leah Rosier
Cette année, la soirée d’anniversaire se déporte d’un étage. L’association a choisi d’investir la salle Club de La Rodia et non la grande salle comme de coutume. Cela fait entendre que les organisateurs ont prévu de donner une ambiance plus intimiste. Autre changement : la programmation s’oriente davantage vers des artistes émergents et français. Ce cadrage n’enlève rien à l’esprit toujours véhiculé par les défenseurs de la culture jamaïcaine. « Nous voulions mettre en avant des artistes qui le sont un peu moins dans les grandes salles de France », explique Alizée, présidente actuelle d’Uppertone. Ainsi, ce temps fort proposera des découvertes en explorant de nouvelles pistes. Mais chez Uppertone, les musiques jamaïcaines s’étendent sur un terrain vaste, qui dépasse les limites du reggae, allant de certains courants de la soul music au ska, en passant par le rocksteady et à la forme primaire du ragga.
Le paysage de la musique rasta évolue. Le vieillissement des très grands groupes tels qu’Israel Vibration et autre Max Romeo ou Jimmy Cliff, laissent un horizon à la french touch. La relève jamaïcaine peine. Les nouvelles terres reggae sont enduites par les djélis de la musique afro. Cependant, Uppertone ne s’appuie pas particulièrement sur la tendance générale pour construire son catalogue. La structure avait d’abord été créée pour entourer le groupe Unitone. Depuis, c’est l’organisation de concerts qui a pris le dessus avec le souci de promouvoir des groupes qui souhaitent une propulsion. Uppertone devient un acteur visible en multipliant les partenariats, et pas des moindres. L’association opère avec le Rototom Sunsplash Festival, le plus grand festival reggae d’Europe qui se déroule fin août à Benicassim (Espagne). Mais c’est également le cas avec le No Logo de Fraisans (Jura), depuis les débuts du festival. « Nous avons même déjà travaillé un temps avec le Garance Reggae Festival (dans le Gard) et le Reggae Sun Ska à Pessac (Gironde) », souligne Alizée. En Franche-Comté, Uppertone est clairement identifié et les salles sont demandeuses pour s’associer mais également pour être conseillées. « Parfois elles nous demandent notre avis sur des artistes », assure la présidente.
Wailing Trees – Photo : DR
Samedi dès 20h30, les Dijonnais de Spirit’s entameront la soirée. Leur succédera la chanteuse hollandaise Leah Rosier, accompagnée de l’un des deux backing bands maison, en l’occurrence les Bisontins de Rise & Shine. Le combo et Leah Rosier se sont réunis pour un projet donnant lieu à un album intitulé Only Irie Vibes, paru le 26 février, et dont on retrouvera des morceaux sur scène. S’ensuivra Wailing Trees. Ce groupe lyonnais est incontestablement la tête d’affiche. Il a été découvert il y a quelques années, et pourtant, « à plusieurs reprises, nous avions déjà tenté de les faire venir », se félicite Alizée. Surtout que ce dernier avait remporté le prix français du Rototom Reggae Contest en juin 2014, tremplin organisé par le Rototom Sunsplash Festival. Wailing Trees avait lutté en finale contre Mystical Faya et Mawyd.
Frédéric Dassonville
13 Ans Uppertone, La Rodia, Besançon, 26 mars
Ouverture des portes à 19h30
12 euros en prévente / 14 euros sur place
www.uppertone.fr