La chanteuse se produira samedi soir aux Forges de Fraisans, en compagnie des Bisontins de Clara Yucatan. Vika Mahu nous présente son univers et nous parle notamment de son dernier album, le premier en France et intitulé 10 years, sorti fin 2014. On peut désormais écouter l’album de l’artiste originaire de Moldavie sur Deezer (Vika Mahu).
Ton dernier album a couronné tes dix premières années de vie en France. En le composant, as-tu pensé à l’accueil qu’il pourrait recevoir en Moldavie ?
Beaucoup de temps s’est écoulé avant que je me remette à la musique ici, en France. Je devais me replonger dans ce que j’aime faire, mais en m’adaptant à un nouveau cadre, un nouveau pays avec une nouvelle langue. J’ai ainsi repris des études. Et voilà que j’ai fini par enfin revenir sur ce dont j’avais envie. Il est vrai que je suis retournée en Moldavie deux fois depuis 2015 pour jouer dans des festivals. Étant également attachée à la France, je ne veux plus être prise entre les deux. Il va falloir que je choisisse. En Moldavie les gens sont encore marqués par mes chansons. Elles ont une empreinte, alors qu’ici tout reste à faire. J’enregistre sans contraintes, par pur plaisir, car je ne vis pas de ma musique. C’est-à-dire que je m’autoproduis et que je n’ai aucun producteur derrière moi ! De plus, cela m’offre une liberté de créer, c’est un vrai bonheur.
Ce disque mêle la musique traditionnelle à des sonorités diverses. Ces dernières sont-elles nourries des dix ans qui ont précédé l’album ?
Il y a en effet le côté traditionnel qui se mélange à des influences blues et rock. Mais l’ensemble est arrangé sous une couleur folk de façon plutôt acoustique. Je suis passionnée par les musiques du monde, particulièrement par celles de mon pays d’origine. Alors je les marie. Maintenant, la difficulté à Besançon, c’est que je ne connais pas de musiciens sachant jouer authentiquement les sons de Moldavie. Même si les exécutants avec qui je joue, par exemple le guitariste Christopher Peyrafort, le pianiste Damien Groleau, et tous les autres, sont très talentueux et que je les adore ! Le petit grain du pays demeure compliqué à capter. C’est ce qui me manque. Il y a certainement des musiciens moldaves à Paris, mais dans la région je continue de chercher… (Sourire).
Comment combles-tu musicalement ce manque ?
Avec les moyens techniques d’aujourd’hui, ça n’a pas été un problème pour l’album. J’ai appelé des musiciens en Moldavie. Ils m’ont transmis par internet des enregistrements constitués en studio là-bas. Le souci s’est posé en concert. Alors on a compensé en utilisant une mandoline, instrument qui se joue aussi en Moldavie, ça donne un aspect traditionnel.
Quels sont tes projets pour les mois à venir ?
Je travaille sur un projet de chansons rock et engagées. Je voudrais les enregistrer à deux avec Christopher Peyrafort qui ne joue pas uniquement de la guitare. C’est un homme-orchestre. Il pratique également la mandoline et le violon. Depuis récemment, il s’attèle à me faire des percussions en mettant une grosse caisse à un pied et un charleston à l’autre. Quant à moi, je m’occupe de la guitare électroacoustique et je chante. Nous arrivons à obtenir un son assez complet en duo. Mais comme il manque tout de même une basse, nous allons voir comment y remédier.
Propos recueillis par Frédéric Dassonville
Retrouvez Vika Mahu samedi 20 février aux Forges de Fraisans, en première partie de Clara Yucatan
http://lesforgesdefraisans.com/Clara-Yucatan.html