C’est un autre dessinateur qui répond aujourd’hui à nos questions, Gwal, avant sa venue au Bloody Week-End qui se déroulera le week-end prochain à l’Espace Japy d’Audincourt.
Est-ce la première année que vous exposez au Bloody Week-End ?
Oui il s’agira de la première fois.
Travaillez-vous exclusivement au crayon ?
Le graphite (crayon de papier) est en effet mon matériel de prédilection. Mais dernièrement j’ai eu envie de me diversifier et je suis en train de me convertir au format numérique qui me permettrait d’être plus productif et d’avoir plus d’opportunités, mais je n’arrêterai pas de dessiner au graphite, mon premier amour.
Qu’est-ce qui vous attire dans le noir et blanc ?
Ce n’est pas vraiment le noir et blanc en lui-même qui m’intéresse, mais plus le fait que cela soit le moyen le plus traditionnel et le plus universel pour dessiner. De plus, certains artistes arrivent à produire des œuvres hyperréalistes du même niveau de réalisme que la photographie au point qu’il en est impossible de distinguer l’original de la reproduction. Et, à titre purement personnel, je trouve que les dessins aux crayons de papier ont plus de charme et de spontanéité. Ils reflètent mieux la vue de l’esprit de l’artiste.
Quelles sont vos influences principales en matière de sujets ?
Indéniablement la mythologie, et plus particulièrement grecque. Ainsi que les contes occidentaux. Ayant été, comme beaucoup, bercé par les films d’animation de Walt Disney, je me suis progressivement intéressé aux contes, à leurs versions d’origines et aux diverses adaptations. J’aime mélanger les différents mythes et parfois les réadapter avec une vision de contes. Cela le modernise et nous donne à la fois plus de repères pour saisir et nous donne une vision plus universelle.
Avez-vous des artistes fétiches ?
J’aurais envie de dire tous les artistes hyperréalistes, ce sont eux qui m’ont donné envie de m’investir dans le dessin. J’ai toujours aimé dessiner, mais c’est en découvrant l’hyperréalisme que j’ai décidé de vraiment travailler. Je peux alors citer Linda Huber et Kelvin Okafor (que j’ai découvert il y a quelques années, il est très productif et c’est un plaisir de voir ses dessins)
Avez-vous déjà exposé dans d’autres lieux ?
J’ai déjà eu l’opportunité d’exposer à la fête de la BD, à Audincourt à plusieurs reprises.
Allez-vous présenter des travaux particuliers lors du Bloody Week-End ?
Bien évidemment, je vais privilégier mes travaux fantastiques pour être en meilleure adéquation avec le festival. De plus je suis en préparation d’une bande dessinée, qui a l’heure qui l’est n’en est qu’à son bourgeonnement, je ne pourrais pas beaucoup développer ce thème.
Sur votre blog, vous situez parfois le contexte de réalisation de vos dessins. Tenez-vous ce blog depuis longtemps et votre travail a-t-il évolué depuis son début ?
Je tiens un blog depuis mes débuts, même si le blog en lui-même a beaucoup changé. Mon travail a énormément évolué, aussi bien dans le fond que dans la forme. Je négligeais les dessins libres (sans modèle) puis au fil des années cela a totalement basculé. J’ai compris que l’hyperréalisme en lui-même n’avait pas de fin en soi. C’était un moyen d’atteindre une technique absolument parfaite, et que cela nécessitait des années de travail et un investissement total. De plus, même dans le milieu il est difficile de se démarquer, surtout sans parcours universitaire artistique. J’ai trouvé qu’il était plus intéressant de construire son propre imaginaire et univers, et réussir à lui donner vie en dessin avec son propre style.
– Propos recueillis par Dominique Demangeot –
Festival Bloody Week-End, Espace Japy, Audincourt, du 29 au 31 mai 2015
www.bloodyweekend.fr