­

Tony Birch – La petite fille blanche

ROMAN

Synchronique Éditions – Ciels australs

Parution le 6 février 2025

En Australie dans les années 60, Odette Brown s’occupe seule de sa petite-fille Sissy abandonnée par sa mère. Il s’agit de rester discret. La jeune adolescente, métisse, pourrait en effet être convoitée par les autorités, qui enlèvent les enfants de sangs mêlés à leurs familles pour les confier à des familles blanches (Aborigene Protection Act).

Tony Birch - La petite fille blanche - Synchronique Editions - Chronique dans le magazine Diversions

Tony Birch, romancier, universitaire et militant aborigène, présente aujourd’hui son deuxième livre traduit en France, roman sur l’identité et les « demi-caste ». Odette estime qu’elle doit tout faire pour retrouver la mère de Sissy, quitte à partir pour la grande ville et faire passer sa petite-fille pour une jeune australienne blanche dont elle est la servante… Dans les années 60 en Australie, le chemin est encore long vers la reconnaissance des droits des aborigènes. Tony Birch dépeint la petite communauté de Deane, sa carrière de grès comme le symbole de l’exploitation des ressources aborigènes par les colons blancs. Odette Brown a su rester proche de la nature et de la terre de ses ancêtres auxquels elle parle. Elle n’oublie pas son passé, mais perçoit aussi en sa petite-fille l’avenir des siens.

Si Tony Birch est connu pour son engagement envers son peuple, il sait aussi bâtir un roman haletant, nous faire ressentir la peur de la traque chez Odette et Sissy. Mais La petite fille blanche n’est pas un roman manichéen, et Tony Birch s’intéresse aussi aux descendants des colons que la précarité n’a pas épargnés, ni l’alcool et la violence comme l’illustrent les frères Kane. Mais les choses bougent, et Millie, aborigène elle aussi, a pu acheter avec son époux indien « un bout de terre volée à mon peuple ». Par ailleurs la revendication d’une véritable citoyenneté commence à se faire jour dans les esprits des peuples d’Australie. Des « agitateurs » pour le Sergent Lowe bien décidé à affirmer l’autorité blanche, mais l’histoire est en marche. Si les personnes et les lieux sont inventés, le récit s’inspire de l’Aborigene Protection Act, et du vol des terres aborigènes, autre thème central du roman qui s’interroge aussi sur la possibilité pour des peuples d’origines différentes de vivre ensemble. « Notre couleur est faible », dit Dolores à Odette. La petite fille blanche est aussi la chronique d’un combat pour retrouver une dignité.

Marc Vincent

aborigènes, australie, ciels australs, la petite fille blanche, livre, roman, synchronique éditions, tony birch

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera