Article publié à l’origine dans l’édition de septembre 2017 de Diversions Alsace/Aire urbaine (consulter le PDF ici)
Installés à la Cité Danzas depuis quelques mois, dans un espace mis à disposition par la Ville de Saint-Louis, le collectif Back To Type travaille autour du graffiti et de la lettre. Francis Chouquet, Jonathan Goldbronn et Stéphane Koyama-Meyer composent ce jeune collectif qui travaille en Alsace mais présente aussi ses créations ailleurs en Europe. Diversions rencontrait Stéphane en mai dernier à l’occasion du Forum du Livre de Saint-Louis, au troisième Salon de l’édition d’art qui se déroulait au même moment. Retrouvez Back To Type le 9 septembre au festival Art de Rue à Saint-Louis.
« L’expérimentation graphique », comme le dit Stéphane Koyama-Meyer, est l’un des mots d’ordre du collectif. Une expérimentation pour revenir à un graphisme old school comme semble le signifier le nom du collectif, ou tout du moins un style éloigné de l’esthétique numérique apparue dans la dernière décennie. « On voulait rompre avec le côté informatique et retourner à des choses plus analogiques, tactiles, redécouvrir les matières ». Pour cela, Back To Type mise sur une pluralité d’outils : peintures aérosol ou acryliques, et sur des supports là encore divers : bois, toile, plastique ou feuilles de plexiglas. Le collectif s’inscrit dans une tradition déjà ancienne, née au début des années 80 à New York. « C’était avant tout des enfants qui utilisaient les rames de métro pour communiquer leurs noms et faire parler d’eux ». Une culture qui s’est enrichie au fil des années et propagée dans le monde entier. Le Street Art inspire aujourd’hui les artistes de tous bords. Les membres de Back To Type voyagent d’ailleurs eux aussi, présentant leurs créations non loin de Saint-Louis, à Bâle, incontournable, mais aussi à Barcelone, Copenhague… « Il y a cette émergence du street art un peu partout, mais chaque pays a son style et ses spécialités, que ce soit au niveau des formes ou des couleurs ». La France, au centre de l’Europe et à mi-chemin entre Nord et Sud, propose quant à elle une culture du street art assez éclectique.
Au Forum du Livre en mai dernier, le collectif Back To Type a proposé des ateliers durant le week-end, invitant jeunes et moins jeunes à venir découvrir les origines du graffiti et son évolution au cours des dernières années, pour en apprécier toute la richesse entre Street Art, Pop Art… Du matériel était mis à disposition pour initier les personnes au lettrage classique du graffiti. « C’est vraiment important de mettre en commun nos savoir-faire et d’avoir un lieu qui est vraiment dédié à la création », souligne Stéphane. « C’est une très bonne expérience ». Un lieu d’autant plus significatif que Back To Type œuvre dans ce que l’on nomme couramment les industries culturelles et créatives, possédant une clientèle allant du particulier qui souhaite une décoration spécifique, à des galeries d’art. Le collectif intervient aussi dans des festivals pour réaliser fresques et autres peintures. En ce qui concerne Stéphane, la bombe de peinture a sa préférence, mais aussi le travail en volumes. Il crée en effet des mobiles au moyen de feuilles de plexiglas. Jonathan préfère plutôt quant à lui le « sign painting », la peinture de lettres à la main, pour des vitrines notamment. Francis travaille aussi autour de la typographie, effectuant une recherche graphique autour de la lettre, pour divers projets là encore. « Ce qui est intéressant, c’est que l’on a cette volonté de chercher, d’expérimenter, mais il nous arrive aussi d’avoir des commandes moins expérimentales, plus classiques ».
– Dominique Demangeot –
Festival Art de rue, Saint-Louis, Forum, 9 septembre de 13h à 19h
www.instagram.com/backtotype