Puccini s’invite à l’Opéra de Dijon fin janvier pour faire voyager le public jusqu’en Chine. À Shanghai, le prince qui parviendra à résoudre trois énigmes remportera la main de Turandot. Dans le cas contraire, il mourra. Calaf, prince étranger en exil, tente sa chance, fasciné par la princesse.
La fille de l’empereur jure de rester sans époux pour venger son aïeule assassinée par les prince des Tartares. Emmanuelle Bastet se consacre au dernier opéra du maître italien. Son défi : « essayer de faire émerger une intériorité et une sensibilité qui semble à première vue assez éloignée des enjeux de l’œuvre, tout en maintenant la dimension fantastique et la force dramatique. » Turandot tient davantage du conte fantastique que de l’opéra historique. La metteuse en scène s’est penchée sur la figure de Turandot, « icône fascinante et effrayante ».
On retrouve une thématique contemporaine avec le pouvoir de l’image et les manipulations que cela peut entraîner. L’adaptation d’Emmanuelle Bastet nous transportera dans la Chine contemporaine, dans une grande ville moderne où les écrans sont omniprésents, et où la mise à mort est devenue un spectacle. Mais au-delà du caractère cruel et autoritaire de Turandot, Emmanuelle Bastet a souhaité traverser l’armure que s’est construite la princesse. « L’autorité et la toute puissance sont avant tout incarnées par la figure de l’Empereur. Alors même qu’elle supplie son père de ne pas la céder au prince étranger, celui-ci la contraint sans ménagement à s’unir à lui. » Les énigmes sont le moyen trouvé par la princesse pour se protéger.
– Paul Sobrin –
Turandot, Dijon, Opéra (auditOrium), du 31 janvier au 4 février
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