Bâtir une saison culturelle, c’est un peu comme établir une carte, délimiter un territoire artistique avec ses pôles d’attraction, dessiner les reliefs, tracer les itinéraires bis et les échappées hors des sentiers battus. En prenant la carte comme symbole de ce nouveau chapitre 2024-25, Cédric Fassenet et son équipe évoquent « des promesses d’explorations, des invitations à se perdre, à se retrouver dans les méandres du monde. »
Le voyage débutera sur un événement en entrée libre sur réservation, dans les théâtres pour les présentations de saison mais aussi en extérieur, les 5 et 6 septembre à 19h30 avec la cie Les Urbaindigènes, qui s’y connaissent en arts de la rue. Un lancement de saison à suivre respectivement à Dole et Lons-le-Saunier, porté par la compagnie salinoise.
Une fois encore, les propositions artistiques des Scènes du Jura vont essaimer dans tout le département, des théâtres dolois et lédonien jusqu’à L’Amuserie, des grands équipements à l’image de la Commanderie, à des lieux plus intimistes comme La Fabrique, où Séverine Coulon et la cie Les Bas-bleus viendront esquisser leur théâtre d’ombre les 17 et 18 octobre avec Filles & Soie pour toutes et tous, en re-création, tous publics, autour de la figure féminine, « de la vieillesse de ce corps et de ses défauts, de ce qu’on lui fait subir pour le parfaire », souligne Séverine Coulon. Pour se repérer dans un monde pas toujours lisible, rien de tel que le théâtre, à l’image de la pièce Un diner chez les français de V. Giscard d’Estaing, par Les Animaux en Paradis les 13 et 14 octobre à Dole, troisième portrait théâtral des présidents de la Ve République, plongée dans la France des années 70. Cette saison, les artistes évoqueront des thèmes aussi divers que le deuil (À l’Ouest par le « collectif de collectifs » Bajour) ou le retour à la nature (La Fille de l’eau par la cie du Menteur volontaire, libre adaptation d’un conte des frères Grimm). Des relectures de grands classiques qui ont toujours des choses à nous dire seront aussi proposées (Macbeth, Le Jeu de l’amour et du hasard…).
Un diner chez les français de V. Giscard d’Estaing – Photo : Valentine Chauvin
Le reste de la programmation se déclinera entre diverses propositions, notamment chorégraphiques comme avec Héla Fattoumi et Éric Lamoureux qui viendront donner TOUT-MOUN, leur variation dansée autour de la pensée d’Aimé Césaire en janvier à la Commanderie, ou encore la Cie Pernette qui présentera en avril Wakan, un souffle à Salins-les-Bains. En matière de musique le champ sera vaste, entre scène française de différentes générations (Thomas Fersen, Clara Ysé), hip-hop/electro (Chinese Man), classique avec Le Barbier de Séville porté par l’Orchestre Victor Hugo, répertoire vocal avec Les Humanophones, sans oublier le music-hall avec Les Sea Girls… Une carte artistique pleine de relief, à suivre cette saison pour voyager à travers le Jura.
– Dominique Demangeot –