ELECTRO POP
Sophie Records
À l’automne dernier, la chanteuse d’origine brésilienne, installée en Suisse à Bienne, sortait son album Moonlight, après un premier EP, Unbound, remarqué en 2017. On a pu la découvrir sur de prestigieuses scènes telles le Festi’Neuch ou encore le Chant du Gros, mais aussi ailleurs en France et en Allemagne.
Pour ce premier album, Caroline Alves a choisi de travailler avec les deux producteurs de Stereotyp, qui lui ont forgé un écrin électro, des climats plus synthétiques que sur son premier EP. Avec KT Gorique, Caroline interprète la chanson-titre, un clair de lune que souligne un discret beat hip-hop, accompagné du flow de la rappeuse suisse, l’occasion d’une incursion dans la langue française, l’anglais régnant principalement sur l’album. On reste dans une ambiance tranquille avec Like A Stone, auquel un saxophone en mode mineur apporte un côté jazzy (voire crépusculaire), même si l’atmosphère reste essentiellement électro. Sur ce premier album, Caroline Alves conserve en effet les bases R’n’B, soul et jazz que l’on avait pu découvrir sur le premier EP de 2017, en y ajoutant une touche synthétique.
Si l’oncle de Caroline Alves était musicien au Brésil, difficile de discerner dans Moonlight des traces de cet héritage sud-américain. Il faut plutôt chercher les racines musicales de la jeune artiste chez Erykah Badu pour le chant sensuel ou encore Massive Attack pour les ambiances trip-hop et ces sons électro distillés avec parcimonie. Tout au plus Mamasaya évolue-t-elle dans des couleurs un peu plus acoustiques. Du côté des thématiques, ne vous fiez pas au timbre sucré de la demoiselle, le sentiment de perte, l’exil, les déceptions sentimentales émaillent les textes de ces neuf chansons. La prostitution est même abordée dans Cherry. Et puis pour chasser les démons et les angoisses (Happens At Night), il y a tout de même Sticks and Stones qui nous invite sur les dancefloors de Suisse et d’ailleurs (quand on pourra y retourner).