C’est en collaboration avec le Musée international d’horlogerie, que le Musée du Temps propose cet été une exposition dédiée à la photographie et au savoir-faire horloger. Se tenant à la fois à La Chaux-de-Fonds et à Besançon, Transmissions. L’immatériel photographié convoque les regards de six photographes présentant différentes facettes des métiers horlogers et de la mécanique d’art.
Jean-Christophe Béchet, Thomas Brasey, Raphaël Dallaporta, Christophe Florian, Marie Hudelot et Joseph Gobin mettent en valeur ce patrimoine culturel immatériel qu’est la culture horlogère et mécanique. Cette exposition transfrontalière s’inscrit d’ailleurs dans le cadre de la candidature franco-suisse des Savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art, sur la Liste du Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. À l’issue d’un concours, les six photographes ont rendu visite aux horlogers dans leurs ateliers, mais ont aussi rencontré élèves et professeurs des écoles entre France et Suisse, ainsi que les musées pour en rapporter ces clichés qui renouvellent le regard sur l’horlogerie. Les photographies sont présentées au sein des collections permanentes des deux musées.
Au Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds, Jean-Christophe Béchet propose avec Clocks and Clouds un pont entre poésie et horlogerie, « horloges » et « nuages » en référence à la pièce du compositeur György Ligeti. Les silhouettes des pièces d’horlogerie et des paysages de l’Arc jurassien se mêlent en une œuvre unique. Avec Tempologie, Marie Hudelot réalise des totems reprenant pièces et objets personnels de la « tribu horlogère » de l’Arc jurassien. Quant au Face à face de Joseph Gobin, il consiste à présenter une galerie de portraits d’apprenants et d’enseignants en horlogerie.
Au Musée du Temps de Besançon, Mouvements du Monde de Raphaël Dallaporta évoque le mouvement de rotation propre à l’horlogerie, tandis que le projet Hu/Mains de Christophe Florian met en lumière le geste de l’artisan, la main et les outils de l’horloger au travail. Enfin Thomas Brasey, avec Blind Date, adopte le point de vue du profane découvrant le monde mystérieux et merveilleux de l’horlogerie, cet univers en miniature, complexe, qui recèle des mécanismes insoupçonnés. L’exposition souhaite aussi répondre à la question de savoir comment faire voir l’immatérialité, le non tangible et l’impalpable. En photographie comme en horlogerie, il va s’agir de maîtriser le temps, en figeant un moment avec la photographie, en le mesurant et en le graduant avec l’horlogerie. Dans les deux cas, comme l’annoncent les organisateurs de l’exposition : « rendre visible l’invisible ».
Marc Vincent
Transmissions. L’immatériel photographié, Musée du Temps, Besançon, Musée international d’horlogerie, La Chaux-de-Fonds, jusqu’au 7 novembre
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