Besançon – Made In Germany au musée des beaux-arts et d’archéologie


Le musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon présente actuellement une grande exposition autour de la peinture germanique de la Renaissance, en lien avec ses collections. L’occasion de découvrir ou redécouvrir l’importante collection bisontine d’œuvres (peinture et arts graphiques), illustrant notamment la thématique de la frontière, centrale dans l’histoire de Besançon et de la Franche-Comté de manière générale.

Georg Pencz, Portrait de femme, 1545, musée de Grenoble. © Ville de Grenoble / Musée de Grenoble J.L. Lacroix

Ce sont 70 œuvres de la Renaissance germanique qui sont présentées dans la capitale comtoise, mettant en lumière les cinq peintures de Lucas Cranach (1472-1553) conservées à Besançon, pièces maîtresses du musée léguées par Jean Gigoux (1806-1894), et présentées ici dans un accrochage renouvelé. Peintre de cour, Cranach s’adonne notamment à la peinture de nus féminins, qu’il produit dans une logique de marché, des peintures standardisées, déclinées en variantes. Parmi les autres sections de l’exposition, l’une d’elles est consacrée à l’art du portrait, « vitrine de la société » qui se tourne davantage vers la sphère intime au XVIe siècle dans une Europe du Nord où se fait jour l’humanisme. Citons notamment ici le chef d’œuvre de Hans Maler, Portrait de Matthaüs Schwartz, prêt du Louvre. L’exposition va aussi évoquer la place centrale de la foi dans la société, dans un XVIe siècle où s’opère la transition entre Moyen Âge et Renaissance.

Made in Germany se penche aussi sur Albrecht Dürer (1471-1528), peu représenté dans les collections publiques mais qui aura une influence déterminante sur la peinture germanique, notamment ses estampes. Certains parleront même de « Dürer Renaissance » autour de 1600. Trois peintures sont à découvrir dans l’exposition, illustrant notamment la technique du tüchlein, typique de la peinture allemande (a tempera sur toile fine, une technique de peinture à l’œuf qui donne un rendu mat à l’œuvre). En fin de parcours, on ne manquera pas une autrepièce d’exception, commande du souverain du Saint Empire romain germanique, dont il n’existe qu’un unique exemplaire sur parchemin, conservé cette fois à la bibliothèque municipale : le Livre de prières de l’empereur Maximilien 1er. Dans ses marges, on trouve plusieurs dessins de grands artistes de l’époque.

Exposition Made In Germany au MBAA de Besançon

En parallèle du parcours habituel de visite de l’exposition, un balisage dédié au public familial a été également mis en place, adapté en particulier au jeune public. Un accrochage de dessins germaniques des XVe et XVIe siècles prolonge l’exposition, issus du cabinet d’arts graphiques du musée et réétudiés à cette occasion. Ce projet consacré à la peinture germanique de 1370 à 1550 comprend deux autres expositions, au musée Unterlinden de Colmar (voir article p.4) ainsi qu’au musée des Beaux-Arts de Dijon, selon les collections et les spécificités culturelles et historiques de chaque territoire.

– Dominique Demangeot –

Made in Germany, Peintures germaniques des collections françaises (1500-1550), Besançon, musée des beaux-arts et d’archéologie, du 4 mai au 23 septembre
mbaa.besancon.fr

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