D’une saison à l’autre… Le Centre Dramatique National Besançon Franche-Comté accueille en cette rentrée 2024 un nouveau directeur qui succède à Célie Pauthe. Tommy Milliot, récemment nommé, a souhaité rebaptiser la maison de son ancienne appellation, Nouveau Théâtre de Besançon, « nom emblématique ayant marqué l’histoire de l’ancienne salle des fêtes du casino », rappelle le nouveau directeur.
Les Gros patinent bien – Photo : Fabienne Rappenneau
Dans son premier édito, Tommy Milliot n’oublie pas non plus le rôle premier d’un CDN, « la décentralisation et la démocratisation culturelle ». Un service public qui place également la création au cœur de son projet. Certaines pièces circuleront ainsi en région, « Ici & Là », et c’est sur une Ouverture ! conviviale et festive en entrée libre, à l’image des Guinguettes des précédentes années, que démarrera la saison le 21 septembre. De midi à minuit, l’équipe vous conviera à une visite du théâtre, mais aussi une braderie de costumes et des ateliers, sans oublier une (incontournable, et on espère inoubliable) présentation de saison. Une nouvelle programmation, bâtie par Tommy Milliot, qui oscillera entre textes classiques d’époques différentes (contes de Grimm, Shakespeare, Ibsen), théâtre davantage contemporain à l’image de Koltès et Pinter, et textes d’aujourd’hui, de Valérie Mréjen à Fanny De Chaillé ou encore Philippe Quesne, dont le grand retour dans la capitale comtoise ne laissera probablement pas le public bisontin indifférent ! La première pièce à découvrir cette saison, dès le 2 octobre, sera d’ailleurs tirée d’un texte d’Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois, Les gros patinent bien, un « cabaret de carton » où un acteur raconte son épopée à travers l’Europe et les siècles. Il est accompagné d’une sorte de régisseur qui s’efforce de nous traduire ce que dit l’acteur dans un langage incompréhensible… Roland Auzet nous transportera ensuite, à partir du 16 octobre, Dans la solitude des champs de coton, joute verbale entre une trafiquante et sa cliente, à suivre cour du Palais Granvelle, au Musée du Temps.
Dans la solitude des champs de coton – Photo : Christophe Raynaud de Lage
Du côté des créations du directeur lui-même, on retrouvera Tommy Milliot par deux fois dans la saison, avec tout d’abord la comédie noire d’Angus Cerini, L’arbre à sang, à suivre à l’occasion de trois mini-tournées en novembre, février et juin. Créée en version itinérante, la pièce est pensée pour voyager léger, et porter le texte de l’auteur australien dans sa première traduction française. Elle nous conte les histoires de trois femmes vivant dans une ferme isolée d’Australie, une mère et ses deux filles qui viennent de mettre fin aux jours de leur bourreau de mari et père. Avec Qui a besoin du ciel, de Naomi Wallace, Tommy Milliot nous offrira cette fois un billet pour le Kentucky, avec ce récit tragi-comique dont le décor est planté dans une petite ville ouvrière des années 80, où la solidarité le dispute à l’individualisme.
Plusieurs artistes seront conviés à venir travailler entre les murs du théâtre, comme Héloïse Desrivières qui proposera Qui a dit qu’il fallait être sage ? avec la metteuse en scène Céline Chatelain. Une tournée « Ici & Là » pour faire surgir légèreté et poésie auprès des publics de collèges, lycées, EHPAD, hôpitaux, prisons, lieux de travail… Le Nouveau Théâtre accueillera par ailleurs le Bureau des jeunes, composé de personnes âgées de 15 à 25 ans qui exploreront lecture, écriture et jeu durant la saison, parallèlement à des ateliers menés par des artistes et ouverts à tous.
– Dominique Demangeot –