Article publié à l’origine dans l’édition de septembre 2017 de Diversions Aire urbaine
C’est sur un programme interprété par le Philharmonique de Hanovre, dans le cadre du Festival de Musique Besançon Franche-Comté, que s’ouvrira en mode classique la nouvelle saison du Granit, dans la salle de la Maison du Peuple le 15 septembre. Cette saison débutera cependant de manière inhabituelle, puisque le poste de directeur de la Scène nationale n’a pas été renouvelé, suite au souhait de la DRAC et des élus de Belfort et Montbéliard d’installer une direction unique à l’échelle de l’Aire urbaine. Si le théâtre du Granit de Belfort part alors « vers de nouvelles aventures » comme le remarquait le directeur sortant Thierry Vautherot, reste à connaître la réelle teneur de cette direction à venir.
Une chose est sûre néanmoins, c’est que Thierry Vautherot a eu le temps de monter cette saison17-18, l’occasion d’inviter des metteurs en scène qui ont été longtemps accompagnés par le Granit, puisque l’une des missions d’une scène nationale demeure – tant qu’on lui en donnera les moyens – de favoriser la création, l’émergence de metteurs en scène à l’image de Solène Froissart qui présentera en octobre Miss Electricity sur un texte de Fabrice Melquiot, et dont Diversions vous reparlera le mois prochain. Du côté des metteurs en scène fidèles, octobre verra aussi le retour du prolifique Jean Lambert-wild qui s’attaquera cette fois, du 11 au 13 octobre, au Richard III de Shakespeare, le souverain se voyant transposé ici dans un univers de fête foraine, fardé à la manière d’un clown, vision tragi-comique du chef d’œuvre dans laquelle seuls deux comédiens incarnent les personnages principaux. En mars, on retrouvera Jean Lacornerie qui traitera ici des figures mythiques du Far West, Calamity Jane et Billy the Kid, pièce dans laquelle la musique aura également une place prépondérante. De musique il sera aussi question dans La bonne nouvelle, création 2016 du directeur du Théâtre Dijon Bourgogne, Benoît Lambert, mais une musique qui s’inspire davantage du karaoké et des télé-crochets douteux aux airs de reality show. Sur scène, des repentis du libéralisme sauvage accomplissent leur mea-culpa. À découvrir les 20 et 21 mars.
En matière de danse, il y aura le temps fort Frimats en plein milieu de l’hiver, janvier et février voyant la venue au Granit et à VIADANSE de plusieurs chorégraphes. De danse, il sera question dès le 21 octobre avec une soirée autour du flamenco, le guitariste Louis Winsberg étant notamment accompagné de la danseuse Sabrina Romero. Le 7 novembre, Héla Fattoumi viendra interpréter le solo Manta autour de la thématique du voile intégral. Le 2 mars prochain, Serge Aimé Coulibaly nous conviera à une Nuit blanche à Ouagadougou. Quand la danse donne corps aux questionnements politiques et sociétaux du Burkina Faso.
Des concerts, il y en aura aussi beaucoup au Granit cette saison, avec une attention particulière portée au jazz. De Lisa Simone le 29 novembre à la Maison du Peuple à Antoine Hervé qui revient avec une troisième « leçon de jazz » le 22 décembre, évoquant cette fois Thelonious Monk, le jazz nous présentera diverses facettes. Citons encore ici Sarah Murcia dont le jazz hérissé de musique punk électrisera le Granit en janvier prochain, création autour des sulfureux Sex Pistols. Cette saison 17-18 nous portera vers bien d’autres contrées, à l’image de celles de La Cordonnerie, mêlant le théâtre au cinéma et à la vidéo. La compagnie viendra par deux fois au Granit, inventant le 27 septembre une folle histoire au père de Blanche Neige, et nous transportant ensuite les 7 et 8 mars 2018, Dans la peau de Don Quichotte… Quelques exemples de voyages à faire cette saison encore au Granit de Belfort.
– Dominique Demangeot –