À partir du 8 février, le Musée de l’Abbaye accueillera une nouvelle exposition temporaire et présentera le travail du peintre Laurent Proux. Un hommage à la riche tradition industrielle de la ville puisque L’arbre et la machine évoquera notamment le corps au travail, mais aussi la place prépondérante de la nature et du bois, autre spécificité de la région de Saint-Claude.
Une quarantaine de peintures et gravures vont constituer cette nouvelle exposition, qui va donner à voir d’une part le geste ouvrier, une représentation qui reste rare dans l’art pictural. L’artiste qui vit et travaille à Paris s’est penché sur les espaces de travail : ateliers, usines, outils, machines qui accompagnent les hommes dans leurs tâches quotidiennes. Le monde ouvrier et son geste investissent les beaux-arts, d’autant que le grand format est utilisé pour représenter cet univers. Une représentation politique également car l’artiste nous parle aussi des conditions de travail parfois difficiles, de la pénibilité selon l’expression moderne consacrée. Laurent Proux a mené une résidence artistique au Musée de l’Abbaye en 2024, qui lui a permis de visiter plusieurs entreprises jurassiennes ainsi que l’ESAT de Saint-Claude pour cibler aussi le travail en situation de handicap. La série de tableaux qui en a résulté explore le thème de la machine et présente différents types de lieux : de l’atelier individuel au lieu collectif qu’est l’usine. Le bois a bien sûr tenu une place centrale dans cette résidence, trait d’union entre les deux préoccupations de l’artiste : travail et nature.
L’exposition va donc aussi mettre en lumière l’autre thématique centrale chez Laurent Proux : la nature, avec le corps humain représenté cette fois au grand air, des tableaux qui vont faire écho aux paysages représentés dans les collections du Musée de l’Abbaye. L’artiste peint des corps en parfaite symbiose avec l’environnement, un retour à la nature qui va parfois jusqu’à la fusion de la chair et du végétal. Si le traitement de la couleur demeure là encore très personnel, les scènes représentées sont empreintes d’étrangeté. On quitte le quotidien et l’enfermement de l’usine, pour des atmosphères plus oniriques et surréalistes, les corps se mêlant aux arbres pour aboutir à des créatures fantastiques.
Laurent Proux – L’arbre et la machine, Saint-Claude, Musée de l’Abbaye, du 8 février au 28 septembre
www.museedelabbaye.fr/expo/avenir.php