Fin septembre, l’Espace des Arts se réveille et invite le public à plusieurs rendez-vous entre le 25 et le 28. Des explorations de territoires, au moyen du théâtre, de la danse, des arts de la rue, qui redéfinissent pour la plupart des « endroits frontières » comme le souligne le chorégraphe Romain Bertet.
Le Grand Débarras – Photo : Kalimba
Cette nouvelle saison comprendra un… vide-grenier ! Le Grand Débarras, « spectacle de grand public et de grand étonnement » pour reprendre les termes de la cie OpUS, est destiné à vous égarer le temps de quelques heures: boire un verre, jouer à la tombola, admirer une impressionnante fusée à gaz ou encore écouter « une vraie-fausse radio de proximité ». On pourra même véritablement y chiner car les exposants, eux, sont des vrais exposants (enfin, la plupart…). Dans ce spectacle immersif, la frontière fluctue entre le réel et l’illusion, le public se perdant joyeusement dans un « capharnaüm » d’étals. Une manière ludique et décalée d’ouvrir la saison de l’Espace des Arts sur son parvis !
On restera dans le monde des camelots avec Foraine. Jeanne Mordoj s’est inspirée des montreurs ambulants de jadis et des attractions circulant de ville en ville pour sortir le public de son quotidien. Une rencontre avec « des espaces inaccoutumés » et « des monstres discrets, peut-être apprivoisés, imprévisibles à coup sûr », précise la cie BAL. Entre stupeur, crainte et émerveillement – on nous promet « une expérience sensorielle et corporelle forte » – , les artistes font naître devant nos yeux un homme mi-fakir, mi-serpent, une femme tronc, un personnage chamboule-tout goudronné et plumé…
Underground – Photo : Vanessa Trojani
Ce programme de rentrée sera complété par un seul en scène de Jean-Pierre Bodin, un Banquet de la Sainte-Cécile tissé des souvenirs du comédien. « Les gens qui ont rempli mon enfance, aux détours des rues, dans le cadre de l’harmonie municipale, au hasard des conversations de café, m’ont marqué en bonheur en beauté avant que les aspérités de la vie ne m’entraînent. » Chronique à la fois intime et portant vers l’universel, hommage aussi à la mémoire provinciale. Quant à la danse, elle s’envisagera en mode Underground avec le solo de Romain Bertet. « Ce qu’il m’intéresse de creuser, autre qu’un trou pour y glisser ma tête, c’est l’inversion des normes », souligne ce dernier. « Le sous-terrain n’est-il pas le lieu que l’inconscient collectif a choisi comme lieu de révolte contre la culture dominante ? Est-il possible d’y trouver là une puissance de réinvention ? » Rien de tel pour illustrer un début de saison renversant !
– Dominique Demangeot –